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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

qui y était jointe, c’était le tableau de la première feuille de p.349 l’arbre<br />

Ou-thong, qui tombe au commencement de l’automne.<br />

A cette vue, Song-sîn se rappela la pièce de vers composée par<br />

Chân-taï sur la chute de la première feuille de l’arbre Ou-thong 360 .<br />

Alors, usant de supercherie :<br />

— Messieurs, dit-il, si vous désirez tous trois que je compose des<br />

vers sans quitter la table, quoique ce soit l’occupation la plus<br />

honorable d’un homme de lettres, je dois vous avouer que j’ai un<br />

esprit lent, et que, d’ailleurs, je n’aime pas qu’on enchaîne mon<br />

imagination. Mais la peinture charmante de l’éventail de votre<br />

noble enfant m’a mis tout à coup en verve. Si vous le permettez,<br />

j’oserai composer une pièce de vers sur ce sujet, et je vous<br />

demanderai ensuite vos instructions 361 ; qu’en dites-vous ?<br />

— A merveille ! à merveille ! s’écria Tchang-în ;<br />

et, appelant aussitôt <strong>les</strong> domestiques, il leur ordonna de lui apporter<br />

un pinceau et un encrier.<br />

Song-sîn prit le pinceau, et, d’un air épanoui, il acheva la pièce tout<br />

d’un trait.<br />

Yên et P’ing l’ayant vu manier le pinceau avec tant de facilité, furent<br />

remplis à la fois de surprise et d’admiration. Ils prirent la pièce de vers<br />

entre leurs mains et, après y avoir jeté un coup d’œil, ils furent frappés<br />

de la grâce des expressions et de la profondeur des pensées, et la<br />

louèrent avec transport. Ils la lurent une seconde fois, et arrivés à la<br />

dernière phrase : « Dans <strong>les</strong> temps de splendeur ou de décadence, il y<br />

a un homme (l’empereur) qui p.350 s’afflige le premier, ils se<br />

regardèrent l’un l’autre ; puis, se tournant vers Song-sîn :<br />

— Monsieur, lui dirent-ils en le comblant d’éloges, puisque vous<br />

êtes doué d’un talent si éminent, nous nous inclinons très<br />

volontiers devant vous 362 .<br />

A ces mots, Song-sîn, enchanté de lui-même, se grattait l’oreille et<br />

se frottait la joue, il se pâmait de joie et riait à gorge déployée.<br />

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