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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

voile qui cachait sa ligure. S’étant regardés l’un l’autre, ils furent<br />

frappés chacun d’une émotion secrète. « Évidemment, dit l’un, c’est la<br />

jeune beauté que j’ai vue au haut du pavillon. — Il est clair, dit l’autre,<br />

que c’est le bel étudiant que j’ai aperçu au bas du pavillon. » Mais<br />

comme ils étaient entourés d’une multitude de servantes, ils craignirent<br />

de commettre une méprise et n’osèrent ouvrir la bouche. Après avoir<br />

bu ensemble dans la coupe nuptiale, à la lueur brillante des bougies,<br />

plus ils se regardèrent, et plus ils furent frappés réciproquement de leur<br />

ressemblance.<br />

Yên-pé-hân, ne pouvant résister à son impatience, tira de sa<br />

manche l’éventail orné de vers dont le vieux Thsaï s’était servi pour le<br />

découvrir, et pria une servante de le faire voir à Chân-taï.<br />

— Madame, dit-il, cet humble magistrat possède par hasard une<br />

pièce de vers sur laquelle il ose demander votre avis ; il<br />

s’estimerait heureux si vous ne blâmiez point sa témérité.<br />

Dès que Chân-taï eut reçu l’éventail et y eut jeté <strong>les</strong> yeux, toute la<br />

joie de son âme se peignit sur sa figure 661 . Sans répondre, elle appela<br />

doucement une servante, et lui ordonna de prendre un éventail orné de<br />

vers et de le présenter à Yên-pé-hân.<br />

— Votre humble servante, dit-elle, possède par hasard une pièce<br />

de vers ; elle prie le p.653 Tchoang-youên de lui en dire son avis ;<br />

je m’estimerai heureuse si vous ne m’accusez pas de légèreté et<br />

d’étourderie.<br />

Au premier coup d’œil, Yên-pé-hân reconnut que c’étaient <strong>les</strong> vers<br />

qu’il avait composés sur <strong>les</strong> rimes des siens, et qu’il avait remis<br />

dernièrement au vieux Thsaï. Il fut transporté d’une joie extraordinaire<br />

qu’il ne savait comment exprimer 662 , mais, en présence des servantes,<br />

qui le regardaient en face, il n’osa laisser voir <strong>les</strong> secrètes émotions de<br />

son cœur. Il se contenta de rire aux éclats.<br />

— Quoique je doive, dit-il, cet heureux mariage à la bonté<br />

auguste de l’empereur, au consentement de Son Excellence votre<br />

père 663 et à votre bienveillante affection, d’après ce que je vois<br />

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