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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Monsieur P’ing, monsieur P’ing, s’écria Yên-pé-hân tout joyeux,<br />

je demande seulement que vous me trouviez une phrase<br />

parallèle : pour le coup, je vous regarderai comme un homme de<br />

talent.<br />

A ces mots, il réclama pour son ami du vin et une chanson ; mais<br />

P’ing-jou-heng l’arrêtant :<br />

— Un moment, un moment, lui dit-il ; attendez que j’aie écrit<br />

une phrase parallèle, et alors nous boirons ensemble.<br />

Soudain il leva le pinceau et écrivit, en courant, <strong>les</strong> <strong>deux</strong> vers qui<br />

suivent :<br />

J’écoute et crois entendre la chanson appelée Hong-sioué 342 .<br />

Les branches qui se balancent doucement au gré de la brise<br />

forment un rideau vert.<br />

A peine Yên-pé-hân eut-il vu ces vers, qu’il battit des mains et<br />

s’écria d’un air joyeux :<br />

p.322<br />

— Vous avez fait répondre rouge (hong) et neige (sioué) à<br />

nuages bleus ; c’est une percée qu’un esprit ordinaire n’aurait<br />

pas trouvée. Vous êtes vraiment un homme de talent.<br />

Les <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> leur offrirent alors trois tasses de vin qu’ils<br />

burent ensemble en signe de félicitation.<br />

— Le chemin des nuages bleus, demanda alors Ki-tching, a été<br />

inspiré par la phrase où il s’agit des oiseaux jaunes (des loriots),<br />

qui trouvent leur route au milieu des sau<strong>les</strong>, c’est ce que j’ai<br />

compris à la première réflexion ; mais j’ignore d’où vient la<br />

chanson appelée Hong-sioué-ko.<br />

— Hong-eul (vermeille-enfant) et Sioué-eul (neige-enfant) 343 , dit<br />

Yên-pé-hân en souriant, sont <strong>les</strong> noms de <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> de<br />

l’antiquité qui étaient d’habi<strong>les</strong> chanteuses. M. P’ing a marié la<br />

fiction à la réalité. Vous ne connaissiez pas, monsieur, ce<br />

merveilleux artifice, familier aux poètes.<br />

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