les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
Et il reconnut alors que vous n’étiez point de vulgaires
hirondelles.
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(YEN.)
L’empereur ayant lu ces vers, sa figure majestueuse rayonna de
joie. Il les fit voir successivement à Chân-hiên-jîn, à Wang-kouên et à
Téou-koué-i ; puis prenant la parole :
— Comme vous possédez tous quatre, leur dit-il, un si
merveilleux talent, vous avez dignement répondu aux recherches
que j’ai faites pour trouver des personnes de talent.
L’empereur leur accorda la faveur de boire joyeusement avec lui
jusqu’à midi. A ce moment, le bureau de l’astronomie présenta à
l’empereur un rapport où l’on annonçait que l’astre du talent littéraire
réfléchissait son éclat jusqu’aux étoiles du pôle, et que, suivant cet
heureux présage, l’empire devait jouir de la paix et briller de l’éclat des
lettres. L’empereur en fut transporté de joie, et leur donna à chacun de
l’or et des pièces de soie de diverses couleurs.
Chân-hiên-jîn vint saluer l’empereur à la tête des magistrats, et ne
se retira qu’après l’avoir remercié de ses bienfaits.
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Depuis cette époque, Yên-pé-hân et Chân-taï, P’ing-jou-heng et
Ling-kiang-sioué, heureusement assortis entre eux par le talent et la
beauté, éprouvaient l’un pour l’autre un sincère respect, et dans
l’appartement intérieur, chaque couple se donnait des marques
d’inépuisable affection.
Dans l’origine, Tchang-în et Song-sîn s’étaient montrés hostiles aux
deux jeunes lettrés, mais maintenant, voyant qu’ils s’étaient tout à
coup couverts de gloire, ils changèrent de visage et vinrent leur faire la
cour et les féliciter. Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng, qui avaient l’âme
grande et généreuse, oublièrent leurs anciens méfaits, les traitèrent
comme des amis et leur firent l’accueil le plus bienveillant. Chân-hiên-
jîn, heureux de posséder de tels gendres, ne songea plus à remplir des