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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Yên-pé-hân, au fond de son cœur, avait bien envie de refuser, mais,<br />

dans le moment, il ne put ouvrir la bouche. P’ing-jou-heng éprouvait<br />

lui-même un embarras sérieux. Il salua alors Chân-hiên-jîn à plusieurs<br />

reprises, et lui dit :<br />

— Non seulement je n’oserais refuser cet immense bienfait de<br />

l’empereur, mais je n’oserais même désobéir aux ordres<br />

imposants de mon vénérable et gracieux maître 646 . D’autant plus<br />

que si je réussissais à me marier, par la faveur de Son Excellence<br />

Chân 647 , le premier ministre, qui est aussi élevé que le mont<br />

Thaï-chân, ce serait un bonheur sans pareil. Mais, hélas ! par<br />

suite de ma malheureuse destinée, je suis déjà fiancé avec une<br />

fille d’une famille obscure 648 . Comme cette affaire intéresse p.640<br />

la morale publique, j’ose espérer que mon vénérable maître<br />

voudra bien demander <strong>les</strong> ordres de l’empereur.<br />

— Monsieur le Thân-hoa, dit Wang-kouên, vous êtes dans<br />

l’erreur. C’est une bagatelle que d’observer <strong>les</strong> devoirs du<br />

vulgaire, mais obéir aux lois paternel<strong>les</strong> du souverain, voilà ce<br />

qu’on appelle une affaire d’une haute importance. Qui ne voit la<br />

futilité de l’une et la gravité de l’autre ? Pourrait-on être assez<br />

téméraire pour refuser ?<br />

— Quand un mari ou une épouse d’une condition obscure, dit<br />

P’ing-jou-heng, sont restés fidè<strong>les</strong> à la foi conjugale, l’empereur<br />

leur accorde des honneurs publics. C’est moins pour leur donner<br />

un témoignage d’estime que pour fortifier <strong>les</strong> liens de la famille.<br />

Quant à la promesse de mariage que j’ai donnée, si vous disiez<br />

que c’est pour votre disciple une obligation futile et sans<br />

importance, vous conviendrez du moins que <strong>les</strong> lois socia<strong>les</strong><br />

établies par l’empereur sont graves et imposantes. J’ose encore<br />

espérer que mon vénérable maître sollicitera Sa Majesté en ma<br />

faveur, et la fera revenir sur sa décision.<br />

— Dans toutes <strong>les</strong> affaires, repartit Wang-kouên, s’il y a des<br />

devoirs réguliers, il y a aussi des devoirs de circonstance. Obéir<br />

aux rites est un devoir régulier ; obéir au prince est un devoir de<br />

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