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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Je ne me laisse certainement pas éblouir par une vaine<br />

réputation, repartit P’ing-jou-heng ; je crains seulement que<br />

Votre Excellence n’abandonne <strong>les</strong> talents qu’il a sous la main<br />

pour en chercher bien loin. Puisque Votre Excellence a vu nos<br />

vers sur le chant des loriots, il est p.356 impossible que vous<br />

n’ayiez pas lu la pièce de M. Song-tseu-tch’ing sur <strong>les</strong> hirondel<strong>les</strong><br />

blanches.<br />

— Song-tseu-tch’ing, dit le préfet en riant, aurait-il été<br />

capable de faire des vers sur <strong>les</strong> hirondel<strong>les</strong> blanches ?<br />

— Comment pourriez-vous en douter ? répondit P’ing-jou-heng.<br />

Si vous me le permettez, je vais en dire quelques-uns à Votre<br />

Excellence.<br />

Alors élevant la voix, il récita ces <strong>deux</strong> vers :<br />

Je suis pâle et je rougirais d’emprunter la couleur du corbeau.<br />

Quand je deviens maigre, je ne permets qu’à la neige<br />

d’augmenter mon embonpoint.<br />

— Ne sont-ce pas, ajouta-t-il, des vers de M. Song-tseu-tch’ing<br />

sur <strong>les</strong> hirondel<strong>les</strong> blanches ? Est-ce que Votre Excellence ne <strong>les</strong><br />

aurait pas encore vus ?<br />

— Ces vers, reprit le préfet en riant, sont de mademoiselle Chân :<br />

qu’ont-ils de commun avec M. Song ?<br />

— Excellence, dit P’ing-jou-heng tout étonné, il y a peut-être une<br />

ressemblance purement fortuite ; attendez que je vous récite <strong>les</strong><br />

<strong>deux</strong> vers suivants.<br />

Il éleva alors la voix et dit :<br />

Quand je reviens en volant, au milieu de la nuit obscure, je<br />

laisse encore voir mon ombre.<br />

Quoique je dépouille avec mon bec toute la pourpre du<br />

printemps, je n’ai pas besoin de laver ma robe 369 .<br />

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