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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

qu’il est absolument impossible que votre fille se marie dans la<br />

capitale.<br />

— Le meilleur parti, lui dit Ling, serait d’écrire une lettre et<br />

d’engager M. P’ing à aller traiter cette affaire dans la capitale.<br />

— Prenez garde de tout gâter, dit le préfet. Dès que le licencié<br />

P’ing aura paru dans la capitale, avec son talent, son instruction<br />

et sa figure distinguée, il est fort à craindre que le ministre Chân,<br />

dès qu’il l’aura vu, ne se hâte de l’unir à sa propre fille :<br />

comment pourrait-il alors échoir en partage à la vôtre ? Si vous<br />

voulez m’en croire, le mieux est de recevoir tout de suite ses<br />

présents de noces, pour l’empêcher de changer de résolution,<br />

d’autant plus que, d’après <strong>les</strong> anciens rites, c’est au père et à la<br />

mère qu’il appartient de recevoir <strong>les</strong> présents de noces. Quand<br />

même M. Chân l’aurait promise à un autre, il ne saurait lutter<br />

contre vous. Vous ne devez pas, pour rien au monde, manquer<br />

un gendre aussi accompli.<br />

Ling fut charmé des paro<strong>les</strong> du préfet et consentit de grand cœur.<br />

— Je m’en rapporte, dit-il, à Votre Excellence, votre subordonné<br />

suivra vos avis de point en point. Seulement, ma fille demeure<br />

actuellement dans l’hôtel de Chân. Si demain M. P’ing voulait<br />

aller l’épouser, il p.598 serait à craindre qu’il ne pût l’obtenir à<br />

l’époque convenue. Il est nécessaire de s’entendre d’avance sur<br />

ce point.<br />

— Cette précaution est inutile, reprit le préfet. Si l’on disait que,<br />

demeurant dans l’hôtel de Chân, elle ne pourrait échapper à ses<br />

mépris, lorsque M. P’ing sera sur le point d’aller la prendre pour<br />

épouse, je me charge de tout arranger.<br />

— Cela est fort bien, reprit Ling, mais il y a encore une difficulté.<br />

Ma fille m’a dit autrefois : « Peu importe que mon futur époux<br />

soit vieux ou jeune, beau ou laid ; la seule chose que je<br />

demande, c’est qu’il ait du talent et de l’instruction, et qu’il<br />

puisse lutter contre moi en vers et en prose. S’il est mon<br />

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