les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
mutuellement les salutations prescrites. Les civilisés terminées, Chân-
taï montra Ling-kiang-sioué à Yên-pé-hân.
— Monsieur le Tchoang-youên, lui dit-elle, comme vous désirez
voir la jeune personne au vêtement bleu p.655 qui se donnait pour
secrétaire, n’est-ce pas celle-ci ?
De son côté, Ling-kiang-sioué montra Chân-taï à P’ing-jou-heng.
— Monsieur le Thân-hoa, dit-elle, comme vous désiriez voir la
jeune personne vêtue de bleu qui avait pris le titre de secrétaire,
n’est-ce pas celle-là ?
Après les avoir regardées, Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng se mirent à
rire aux éclats.
— Ainsi donc, s’écrièrent-ils, c’étaient la grande et la petite sœur
qui avaient pris un déguisement pour se jouer de nous ! Nous
nous sommes dit tout de suite : « Comment y aurait-il sous le
ciel pareilles « servantes ? » Aujourd’hui, nos yeux sont ouverts.
Sans cela, nous en aurions conservé une éternelle confusion.
— Mes honorables gendres, reprit Chân-hiên-jîn, si elles
n’eussent point employé ce stratagème, comment auriez -vous
consenti à avouer votre défaite ?
Comme Ling le richard ne connaissait pas cette aventure, il en
demanda l’explication à Chân-hiên-jîn. Après l’avoir apprise de sa
bouche dans tous ses détails, il s’abandonna à un rire sans fin. Cet
entretien terminé, les deux familles se réunirent dans un joyeux festin,
et leur allégresse ne connut point de bornes. Le lendemain matin,
Chân-hiên-jîn donna rendez-vous à Wang-kouên et à Téou-koué-i, et
avec eux il conduisit ses deux gendres et ses deux filles au palais, afin
qu’ils remerciassent ensemble l’empereur de ses bienfaits. Le fils du ciel
vint les recevoir en personne à la porte appelée Touân-mên, et leur
offrit un banquet.
— Anciennement, dit-il, après avoir vu les vers de Chân-taï sur
les hirondelles blanches, j’ai reconnu qu’il y avait parmi les
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