les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
au moyen des vers composés sur mes p.630 rimes, qu’il pense
tendrement à moi. Il a autant de talent que d’affection :
comment pourrait-on l’oublier ? Seulement, il m’a promis de
venir, aussitôt après le concours, s’informer de mes nouvelles.
J’ignore pourquoi, jusqu’à présent, il n’est pas encore venu.
— S’il a promis de venir après le concours, reprit Ling-kiang-
sioué, son absence tient sans doute à ce qu’avant le concours, il
lui est survenu quelque affaire. Dans ce cas, peut-être a-t-il
réussi, peut-être a-t-il échoué. Pour avoir différé de venir après
le concours, on ne saurait l’accuser d’avoir manqué à ses
engagements. Ainsi, mademoiselle, vous devez l’attendre sans
inquiétude ; je suis sûre que vous recevrez d’excellentes
nouvelles. Quant à mon mariage, il est encore loin d’être assuré.
— Et pourquoi cela ? demanda Chân-taï.
— Il est fort difficile, répondit Ling-kiang-sioué, de prévoir les
choses de ce monde. Quoique je sois informée que M. P’ing a
obtenu l’objet de ses vœux 632 , il n’est pas sûr qu’il sache que je
suis ici. Après de tels succès obtenus dans la fleur de la jeunesse,
qui pourrait ne pas l’aimer ? Si une autre allait l’obtenir avant
moi, qu’y faire ?
— Cela n’est pas difficile, lui dit Chân-taï. Je vais en parler à mon
père, afin que demain il charge une entremetteuse officielle
d’aller traiter ce mariage. Cette affaire est mille fois sûre ; il n’y a
pas lieu de s’inquiéter.
— Cette idée est excellente, lui dit Ling-kiang-sioué.
Après que Chân-taï eut informé son père de cette p.631 affaire, il
chargea sur-le-champ une entremetteuse d’aller traiter ce mariage. Dès
que l’entremetteuse se fut acquittée de sa commission, elle vint lui en
rendre compte en ces termes :
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