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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

‘Ao) et Po-yun (dissiper <strong>les</strong> nuages), etc., que je vois sur la pièce de<br />

satin, ont pour but d’exalter ma rare capacité et l’éclat de mon mérite.<br />

Elle a mis en lumière tous <strong>les</strong> titres dont je me glorifie au fond du cœur.<br />

En vérité, c’est une fille de talent. » Les hôtes, en voyant éclater la joie<br />

de Yên, se mirent à le louer et à faire chorus avec lui. Leurs éloges<br />

pompeux ne firent qu’exalter sa folle allégresse. Il appela aussitôt un<br />

homme de l’hôtel, et le pria de coller la pièce de soie sur du papier et<br />

d’en former un rouleau ; puis il la serra précieusement comme si c’eût<br />

été un trésor. Toutes <strong>les</strong> fois qu’il rencontrait quelqu’un, il ne manquait<br />

pas de se décerner <strong>les</strong> plus fastueux éloges.<br />

Un mois après, l’empereur ayant rendu le décret qui le nommait<br />

préfet du département de Song-kiang, tous ses parents et amis vinrent<br />

lui offrir leurs félicitations. Yên-wén-ou fit préparer un repas et <strong>les</strong><br />

traita d’une manière splendide ; mais ayant bu au point d’être ivre, il<br />

ne put maîtriser sa sotte vanité. Il sortit la pièce de satin et l’éventail et<br />

<strong>les</strong> fit voir aux convives. Après <strong>les</strong> avoir examinés, <strong>les</strong> uns vantèrent la<br />

beauté des vers, <strong>les</strong> autres l’élégance de la prose ; ceux-ci louaient la<br />

forme exquise des caractères, ceux-là la manière flatteuse dont on y<br />

peignait Yên-wén-ou. Toute l’assemblée faisait assaut de louanges ;<br />

c’étaient des compliments sans fin. Dans le nombre, se trouvait un hôte<br />

quelque peu versé en littérature. Son nom de famille était Song, son<br />

petit nom Sîn et son nom honorifique Tseu-tching ; il était tout au plus<br />

capable de faire une ou <strong>deux</strong> pièces de vers d’un style vulgaire. Sa<br />

principale occupation était d’aller et venir dans la p.079 maison des<br />

magistrats. Ce jour-là, il se trouvait par hasard parmi <strong>les</strong> convives qui<br />

étaient venus féliciter Yên-wén-ou. Les voyant tous débiter des éloges<br />

sans fin, il se contenta de sourire froidement. Yên-wén-ou soupçonna<br />

qu’il ne riait pas sans motif.<br />

— Monsieur Tseu-tching, lui demanda-t-il, pourquoi riez-vous de<br />

la sorte ? Y aurait-il quelque défaut dans <strong>les</strong> vers ?<br />

— Quel défaut pourrait-il y avoir ? répondit Song-sîn.<br />

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