03.07.2013 Views

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

ans. En voyant un jeune homme si charmant et si distingué, comment<br />

aurait-elle pu rester froide et indifférente ? Elle ne put s’empêcher d’en<br />

devenir éprise et d’arrêter ses yeux sur lui. Mais tout à coup, ayant été<br />

découvert par des servantes, il s’était enfui pour échapper à leur<br />

poursuite. Au fond de son cœur, elle ne pouvait se détacher de lui.<br />

Appuyée sur le bord de sa fenêtre, elle se livrait à de tristes réflexions,<br />

lorsque soudain elle vit entrer un domestique, qui lui dit d’une voix<br />

irritée :<br />

— Qui est-ce qui a barbouillé d’écriture le mur qui est voisin de la<br />

porte du jardin ? Eh quoi ! vous n’envoyez personne pour saisir le<br />

coupable et l’arrêter ?<br />

Dès que mademoiselle Chân eut entendu ces mots, son cœur lui dit<br />

que c’était précisément ce jeune homme. Elle gronda le domestique et<br />

l’arrêta.<br />

— Ne criez pas si fort ! lui dit-elle ; attendez que j’aille voir moi-<br />

même.<br />

A cet ordre de mademoiselle Chân, le domestique n’osa répliquer, et<br />

rentra promptement dans l’intérieur. Comme ce jardin était situé à<br />

l’écart, au milieu des montagnes, et que personne ne le fréquentait,<br />

Chân-taï prit avec elle <strong>deux</strong> servantes, et se rendit elle-même à pied, à<br />

côté de la porte du jardin. Jetant alors <strong>les</strong> yeux au loin, elle vit sur un<br />

mur blanchi, situé au delà de la porte du jardin, une écriture qui<br />

rappelait le vol du dragon et l’agilité des serpents. La forme et <strong>les</strong><br />

proportions des signes n’avaient rien de vulgaire ; de sorte qu’elle<br />

éprouva au fond du cœur un mouvement de surprise et d’admiration.<br />

« Les caractères sont fermes et hardis, se p.433 dit-elle ; mais j’ignore<br />

ce qu’il y a d’écrit. » Elle s’approcha vivement, et, dès qu’elle fut en<br />

face, elle reconnut au premier coup d’œil que c’était une pièce de vers.<br />

Elle la lut tout entière, et comprit aussitôt que le jeune homme qui<br />

l’avait aperçue avait composé ce quatrain sous l’influence d’une tendre<br />

émotion. Cette idée la transporta de joie. « Quels beaux vers ! quels<br />

beaux vers ! s’écria-t-elle. Il a emprunté <strong>les</strong> beautés du printemps et<br />

<strong>les</strong> fleurs des pruniers pour faire délicatement mon éloge. On reconnaît<br />

347

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!