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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Quand ils furent arrivés dans la salle, après <strong>les</strong> salutations usitées,<br />

Tchang-în, sans leur offrir des sièges, <strong>les</strong> invita à entrer plus avant.<br />

— Cet endroit-ci n’est pas convenable, leur dit-il ; allons nous<br />

asseoir un peu dans mon modeste jardin.<br />

— A merveille ! s’écria Youên-în,<br />

et aussitôt ils entrèrent dans le jardin.<br />

Le lecteur demandera sans doute pourquoi Tchang-în se montrait si<br />

prévenant et si affectueux. Dans l’origine, il voulait, grâce au puissant<br />

crédit de son père, obtenir le premier rang au concours pour le<br />

baccalauréat ; mais à son grand étonnement, Yên-pé-hân le lui avait<br />

enlevé. Il en avait conçu au fond du cœur un vif ressentiment. En<br />

revenant chez lui en cérémonie, il avait remarqué que tout le monde ne<br />

faisait que louer Yên-pé-hân, et l’accablait lui-même de railleries. Au<br />

lieu de s’irriter contre lui-même de ce qu’il n’avait pas de talent, il<br />

s’était au contraire irrité contre Yên-pé-hân, qui l’avait écrasé par la<br />

force de son talent. En conséquence, il songeait à chercher un homme<br />

hors de ligne et d’un talent extraordinaire pour lui donner un coup<br />

d’épaule ; mais il avait fait des recherches dans toute la ville de p.291<br />

Song-kiang sans en trouver un seul. Comment, en effet, en aurait-il<br />

trouvé un second ? Comme il fréquentait habituellement P’ing, le Kiao-<br />

kouân (préfet des études), il alla tout à coup lui faire part de cette idée.<br />

— Si vous cherchez un talent extraordinaire, lui dit P’ing, le Kiao -<br />

kouân (le préfet des études), mon neveu Jou-heng peut compter<br />

pour un homme. Seulement il est d’un naturel fier et hautain. Si<br />

on l’invite pour une affaire ordinaire, il ne se dérange pas.<br />

Aujourd’hui donc, Tchang-în ayant justement rencontré P’ing-jou-<br />

heng au moment où il s’y attendait le moins, il était au comble de ses<br />

vœux. C’est pour cela qu’il s’évertuait pour le combler de prévenances.<br />

Ce jour-là, après l’avoir invité à entrer dans son jardin, il lui offrit le thé<br />

et fit apprêter du vin. Quoique P’ing-jou-heng reconnut bien à l’air de<br />

Tchang-în qu’il ne res-semblait point à un lettré, quand il vit ses<br />

manières pleines de gaieté et d’entrain, il ne fit nulle difficulté<br />

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