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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

regarda de nouveau <strong>les</strong> vers et en lut trois pièces de suite. Elle éprouva<br />

une vive émotion :<br />

— Ces vers, s’écria-t elle, sont certainement l’œuvre d’un grand<br />

poète. J’ignore, mademoiselle, d’où vous avez pu <strong>les</strong> obtenir.<br />

— C’est mon père, dit Ling-kiang-sioué, qui me <strong>les</strong> a envoyés, en<br />

chargeant votre humble servante de vous demander votre main<br />

pour quelqu’un. Je soupirais constamment en vous voyant douée<br />

d’un si beau talent, et je craignais qu’il ne fût impossible de<br />

rencontrer sous le ciel un homme de talent digne de s’unir avec<br />

vous. Mais aujourd’hui, à ma grande surprise, j’ai soudain<br />

découvert cet homme de mérite. Pour le coup, je crois que <strong>les</strong><br />

femmes <strong>les</strong> plus distinguées et <strong>les</strong> plus bel<strong>les</strong> ne manquent<br />

jamais de rencontrer leurs pareils.<br />

— Quoiqu’il ait, dit Chân-taï, un admirable talent, j’ignore<br />

comment il est de sa personne.<br />

— Le seul malheur d’un homme, repartit Ling-kiang-sioué, c’est<br />

de manquer de talent. Dès qu’il a réellement du talent, quand sa<br />

figure serait laide et commune, elle p.407 doit briller d’une<br />

certaine grâce qu’on chercherait vainement dans <strong>les</strong> traits d’un<br />

stupide villageois ; voilà, mademoiselle, ce qu’on peut savoir<br />

d’avance.<br />

— Mademoiselle, dit Chân-taï en riant, vos raisonnements élevés<br />

montrent que non seulement vous savez distinguer le talent,<br />

mais aussi que vous excellez en physionomie.<br />

Les <strong>deux</strong> amies rirent alors aux éclats, puis el<strong>les</strong> examinèrent<br />

encore avec la plus grande attention <strong>les</strong> Nouvel<strong>les</strong> compositions de<br />

Tchang. Chaque pièce leur parut charmante ; el<strong>les</strong> en furent<br />

transportées de joie et <strong>les</strong> lurent en cadence, sans pouvoir se lasser.<br />

Étant arrivées à la fin du volume, el<strong>les</strong> tombèrent sur une pièce<br />

intitulée : Vers écrits sur le mur du temple de Mîn-tseu, d’après <strong>les</strong><br />

rimes origina<strong>les</strong> de mademoiselle Ling, de Weï-yang, jeune fille de<br />

talent, âgée de douze ans :<br />

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