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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

jours derniers, lorsque j’étais dans le temple du Mîn-tseu 323 , j’ai<br />

rencontré une jeune fille de douze ans. Sans parler de ses<br />

attraits admirab<strong>les</strong>, et à ne considérer que <strong>les</strong> vers qu’elle a<br />

tracés sur le mur, où trouverait-on autant de finesse et de<br />

profondeur, autant de grâce et de charme ? En vérité, elle vous<br />

ferait périr d’amour. S’il existait au monde un homme d’un pareil<br />

mérite, mon unique vœu serait de me prosterner chaque jour<br />

devant lui et de lui offrir mes hommages. Mais pour voir ces<br />

hommes riches et nob<strong>les</strong>, qui ont tous l’esprit bouché, je vous en<br />

conjure, ne venez jamais me déranger !<br />

Tout en parlant, il marmottait entre ses dents. « J’ai, disait-il, une<br />

foi profonde dans la parole de Ni-chân (Confucius) : « Si vous le frottez<br />

sur la meule (le jade), il ne s’use point ; si vous le tachez avec de la<br />

boue, il ne noircit pas 324 . »<br />

Youên-în le voyant dans cet état, ne put se contenir davantage et,<br />

riant aux éclats :<br />

— Monsieur Tseu-tchi, lui dit-il, décidément vous êtes fou ! Si<br />

vous ne daignez pas y aller, comment pourrais-je vous y<br />

contraindre ? Seulement, quoique vous soyez si passionné pour<br />

<strong>les</strong> hommes de talent, lorsque vous en trouvez un sous la main,<br />

vous ne daignez, pour rien au monde, lui rendre visite. Un autre<br />

jour, quand vous aurez eu l’occasion de le voir, vous reconnaîtrez<br />

que je ne vous en ai pas imposé. Pour moi, je vous laisse.<br />

P’ing-jou-heng ne l’avait écouté que d’une oreille, mais quand il vit<br />

qu’il parlait de partir, il se contenta de répondre :<br />

— Eh bien ! adieu.<br />

Youên-în sortit donc et s’en retourna. Tout le long du chemin, il se<br />

livra à ses réflexions ; puis tout à coup, il lui vint une idée :<br />

— J’ai trouvé un bon moyen, s’écria-t-il.<br />

De suite il alla tout droit chez Yên-pé-hân et lui raconta, de point en<br />

point, <strong>les</strong> prétextes de son ami pour ne pas daigner lui rendre visite.<br />

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