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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

j’ignore qui elle est. Si je trouvais moyen de lui faire avouer l’auteur, ce<br />

serait charmant ! »<br />

Comme elle était à réfléchir, elle aperçut tout à coup Ling-kiang-<br />

sioué qui revenait du pavillon de derrière. Chân-taï courut au-devant<br />

d’elle et l’aborda en souriant :<br />

— Mademoiselle, lui dit-elle, vous arrivez bien à propos ; voici<br />

encore une personne de talent qui vient de surgir ; je vais vous<br />

conter une histoire des plus amusantes.<br />

— Cette histoire amusante, je l’ai déjà vue, dit Ling-kiang-sioué ;<br />

quant à cette personne de talent, je la connais depuis longtemps.<br />

— Cependant, dit Chân-taï, vous ne faites que d’arriver :<br />

comment pouvez-vous la connaître depuis longtemps ?<br />

Ling-kiang-sioué lui raconta alors de point en point comment elle<br />

avait rencontré subitement le petit domestique, qui voulait sortir et<br />

chercher quelqu’un qui composât pour son maître, et de quelle manière<br />

elle s’y était prise pour faire des vers à sa place.<br />

Mademoiselle Chân battit des mains et rit aux éclats.<br />

— Ainsi donc, lui dit-elle, c’est vous, mademoiselle, qui l’avez<br />

persiflé de la sorte. Aussi me demandais-je comment il pouvait y<br />

avoir une nouvelle personne de talent.<br />

Tchang-în, qui se tenait au bas du pavillon, entendant rire aux éclats<br />

dans l’étage supérieur, s’imagina de bonne p.553 foi que c’était la lecture<br />

des vers qui causait ces transports de joie. « Que ne profité-je de son<br />

allégresse, se dit-il en lui-même, pour monter au haut du pavillon, et<br />

lui faire un doigt de cour ? Ce serait une charmante occasion. Si le Ciel<br />

a décidé mon mariage, et que le père et la fille me montrent de<br />

l’affection, je serai au comble du bonheur. Quand même elle ne<br />

consentirait pas au fond du cœur, comme je suis le fils d’un président<br />

de ministère, et que de plus c’est évidemment son père qui m’a engagé<br />

à venir ici, elle n’oserait pas me maltraiter. Si je la manque aujourd’hui<br />

qu’elle est devant moi, demain il me faudra envoyer d’autres<br />

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