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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Au premier abord, répondit Ling-kiang-sioué, vous m’avez fait<br />

l’accueil le plus affectueux ; quand je serais aussi insensible<br />

qu’une plante ou un arbre, comment oserais-je ne pas vous<br />

parler à cœur ouvert ? Quoique votre humble servante eût été<br />

ravalée par Song-sîn, p.262 cependant lorsqu’elle parut devant le<br />

préfet Téou, elle l’apostropha d’un ton menaçant, de sorte que,<br />

redoutant quelque malheur pour lui-même, il voulut s’arrêter au<br />

milieu de son projet. Mais, me dis-je en moi-même, mon père<br />

est un obscur villageois qui connaît bien peu de monde.<br />

Quiconque n’a pas contemplé <strong>les</strong> sommets sourcilleux de Hiao et<br />

de Hân 278 , ne peut se figurer la majesté de l’empereur. C’est<br />

pourquoi, changeant de langage, je le consolai par de douces<br />

paro<strong>les</strong>, et je pus l’engager à me faire conduire ici. Maintenant<br />

que je suis arrivée dans cet hôtel, et qu’en outre j’ai eu le<br />

bonheur de recevoir de vous l’accueil le plus bienveillant, voici le<br />

moment de prendre de l’assurance et du courage 279 . Comment<br />

oserais-je m’attacher aux étroites pratiques de la piété filiale, et<br />

prendre <strong>les</strong> airs d’une petite fille qui brûle de retourner à la<br />

maison paternelle ?<br />

A ces mots, Chân-taï fut ravie de joie et battit des mains.<br />

— C’est le langage des héros, s’écria-t-elle, on ne saurait le<br />

considérer comme celui d’une jeune fille.<br />

Elle ordonna alors aux servantes de préparer du vin pour laver la<br />

poussière 280 de son hôte.<br />

— Lorsque j’ai approché le premier ministre et sa p.263 digne<br />

épouse, dit Ling-kiang-sioué, comme j’étais nouvellement venue,<br />

j’ai craint qu’ils ne voulussent m’écraser par leur opulence et leur<br />

nob<strong>les</strong>se. C’est pourquoi je me suis enorgueillie dans ma<br />

pauvreté et ma roture, et je ne <strong>les</strong> ai pas salués une fois. Mais<br />

comme j’ai été assez heureuse pour que mademoiselle me<br />

montrât, par erreur, une excessive amitié, et que, loin de me<br />

faire sentir son opulence et sa nob<strong>les</strong>se, elle m’a accueillie au<br />

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