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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— La facture est excellente, s’écria-t-il, et la rime a quelque chose<br />

d’antique. Dans tous <strong>les</strong> mots, on retrouve <strong>les</strong> nob<strong>les</strong> accents du Chi-<br />

king 77 et <strong>les</strong> mâ<strong>les</strong> beautés du Chou-king 78 . En voyant sa facilité à<br />

composer, on reconnaît que c’est vraiment une fille de talent.<br />

Les trois membres du conseil la louèrent d’une voix unanime.<br />

— Lire <strong>les</strong> livres, dirent-ils, et connaître <strong>les</strong> p.056 caractères, c’est<br />

ce qu’on voit quelquefois chez <strong>les</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> ; mais si l’on en<br />

cherche une seule qui, comme Chân-taï, ait possédé, dans un<br />

âge tendre, la science d’une personne mûrie par <strong>les</strong> ans, on ne la<br />

trouvera à aucune époque de l’histoire. Si on lui donnait<br />

aujourd’hui le titre de fille de talent, elle saurait le porter sans en<br />

ternir l’éclat.<br />

Chân-hiên-jîn, placé à côté, ne laissait rien échapper. Voyant que sa<br />

fille avait des manières simp<strong>les</strong> et modestes, et que ses vers étaient<br />

pleins de grâce et de nob<strong>les</strong>se, il se sentit transporté d’une joie qui<br />

tenait du délire. Remarquant, en outre, que l’empereur l’avait comblée<br />

d’éloges, et que <strong>les</strong> ministres l’avaient unanimement louée, il s’efforça<br />

de prendre une voix humble.<br />

— Sire, dit-il, ma petite fille, par des paro<strong>les</strong> aussi communes, a<br />

manqué au respect qu’elle doit à Votre Majesté ; je supplie votre<br />

bonté auguste de daigner lui faire grâce.<br />

— La fille de Votre Excellence, reprit l’empereur, est douée de<br />

talents qui n’ont rien de vulgaire ; vous devez mettre tous vos<br />

soins à choisir un gendre distingué, de peur qu’elle ne se perde<br />

avec un époux indigne d’elle, et qu’elle ne nuise par là à<br />

l’heureuse influence de mes institutions.<br />

A ces mots, il appela plusieurs officiers qui étaient à ses côtés, et <strong>les</strong><br />

chargea de lui donner cent onces d’or, cent onces d’argent et dix per<strong>les</strong><br />

des plus brillantes. Pais s’adressant à Chân-hiên-jîn et à Chân-taï :<br />

— Jadis, dit-il, sous la dynastie des Thang, Wân-ell 79 vit en<br />

songe un p.057 dieu qui lui donna une balance pour peser <strong>les</strong><br />

talents de tout l’empire. Aujourd’hui je vous donne un pied de<br />

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