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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Je pense, dit Yên-pé-hân, que ’Eou-yang-siéou, qui avait fait<br />

construire ici sa maison, était un des lettrés <strong>les</strong> plus éminents de<br />

la dynastie des Song. De jolies chanteuses lui servaient à boire ;<br />

à cette époque, combien devait-il être heureux ! Où sont-el<strong>les</strong><br />

maintenant ? Il ne reste plus que des débris d’un aspect triste et<br />

glaçant. On voit que le mérite et la réputation, <strong>les</strong> richesses et<br />

<strong>les</strong> honneurs passent en un clin d’œil, comme <strong>les</strong> nuages<br />

qu’emporte le vent. Quel avantage peuvent-ils nous procurer ?<br />

— Bien que <strong>les</strong> richesses et <strong>les</strong> honneurs ne durent pas<br />

longtemps, reprit P’ing-jou-heng, une brillante réputation se<br />

soutient d’elle-même sur la terre. Aujourd’hui, bien que ’Eou-<br />

yang-siéou ne soit plus du monde, le p.393 souvenir des<br />

jouissances que lui procuraient, dans cette maison, la poésie et<br />

le vin, n’est pas encore effacé. Regardez, monsieur, cette<br />

montagne solitaire et ces sau<strong>les</strong> desséchés. Quoique ce site offre<br />

un aspect triste et désolé, on y est retenu par un charme secret ;<br />

on n’a pas besoin d’être ému et enchaîné par <strong>les</strong> compositions<br />

touchantes de Yong-chou 412 .<br />

Comme ils étaient au plus bel endroit de leur entretien, ils<br />

aperçurent soudain <strong>deux</strong> hirondel<strong>les</strong> qui voltigeaient çà et là en faisant<br />

de petits cris ; on eût dit qu’el<strong>les</strong> jasaient entre el<strong>les</strong> et qu’el<strong>les</strong><br />

prêtaient l’oreille. A cette vue, ils ne purent maîtriser l’élan de leur<br />

verve poétique ; ils ordonnèrent à un domestique d’apporter un pinceau<br />

et un encrier, et de nettoyer la surface d’un mur délabré. Après quoi,<br />

Yên-pé-hân y écrivit le premier <strong>les</strong> vers suivants :<br />

J’ai entendu dire qu’à l’époque où cette maison venait d’être<br />

fondée,<br />

On y goûtait avec délices <strong>les</strong> charmes de la poésie et du vin.<br />

Il y a bien longtemps que tout cela est évanoui ;<br />

Il ne reste plus que cette montagne solitaire.<br />

Qui est-ce qui a vu ce séjour ? qui est-ce qui l’a admiré ?<br />

Interrogez, je vous prie, <strong>les</strong> froides hirondel<strong>les</strong> de P’ingchân.<br />

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