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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

honte. J’ignore si cette charmante personne a vu <strong>les</strong> vers que j’ai<br />

composés tout à l’heure sur <strong>les</strong> mêmes rimes que <strong>les</strong> siens. Si elle a<br />

aperçu mon nom, que j’ai écrit au bas, comme elle s’est trouvée vis-à-<br />

vis de moi au moment ou elle sortait du temple, elle aura sûrement<br />

compris que j’en étais l’auteur. Bien que mes vers soient loin d’égaler<br />

ceux de cette belle personne, si, sensible a l’ardeur de mon zèle et à<br />

mes sentiments d’affection, elle daignait m’accorder un regard<br />

bienveillant, cette merveilleuse rencontre n’aurait pas été perdue pour<br />

moi. Mais si elle a des vues élevées, elle n’aura pas manqué de se<br />

moquer de l’audace téméraire d’un obscur étudiant ; p.231 et alors que<br />

pourrais-je y faire ? Puis, poursuivant ses réflexions : Elle a écrit, dit-il,<br />

le nom de Ling-kiang-sioué ; il est évident que cette jeune fille est de la<br />

famille Ling ; mais j’ignore quelle est sa condition. Tout à l’heure, j’ai<br />

vu qu’elle était entourée de domestiques et de suivantes ; il faut que ce<br />

soit la noble fille d’un magistrat. Tout mon regret est que, dans ma<br />

précipitation, je n’aie pu obtenir sur elle des renseignements clairs et<br />

précis. » En un instant, son âme fut agitée de mille pensées et de mille<br />

inquiétudes, et il forma une multitude de conjectures qui se succédaient<br />

tour à tour. Il resta assis jusqu’à l’approche de la nuit, puis il se leva<br />

avec effort et regagna son hôtel. Il se tourna cent fois sur son lit 228 et<br />

ne put fermer <strong>les</strong> yeux de toute la nuit. Quand le jour fut venu, il<br />

éprouva une fièvre brillante qui l’obligea de rester dans son hôtel. Sa<br />

maladie dura quinze jours. Dès qu’il fut rétabli, il voulut aller à la<br />

capitale pour s’informer de la jeune fille. Mais c’était comme une algue<br />

qui flotte à la surface des mers sans laisser aucune trace. Ajoutez à<br />

cela que ses provisions de voyage allaient s’épuiser, de sorte qu’il lui<br />

était difficile d’aller et de venir. Pressé par la nécessité, il se roidit<br />

contre le sort, et dévorant son chagrin, il se rendit à Song-kiang pour y<br />

chercher son oncle.<br />

On peut dire à cette occasion :<br />

Poussée par le vent, la bourre de soie voltige sans s’arrêter.<br />

Il serait difficile de retenir le sable que roulent <strong>les</strong> flots. p.232<br />

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