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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Dès que P’ing-jou-heng eut entendu prononcer le nom de Ling-<br />

kiang-sioué, sa figure s’épanouit, le sourire brilla dans ses yeux, et,<br />

tout hors de lui-même, il battit des mains et trépigna de joie.<br />

Le préfet, témoin de ses transports, lui en demanda la cause.<br />

— M. P’ing, lui dit-il, pourquoi ce seul nom vous inspire-t-il cette<br />

folle allégresse ?<br />

Yên-pé-hân, voyant que l’affaire allait prendre une mauvaise<br />

tournure, répondit pour son ami, et fit au préfet le conte suivant :<br />

— Je vais, dit-il, parler sans détours à Votre Excellence : M. P’ing<br />

a vu jadis en songe un homme qui lui a dit : « Le ciel vous a<br />

destiné pour épouse une fille de talent de la ville de Weï-yang,<br />

nommée Ling-kiang-sioué. » M. P’ing avait conservé ces paro<strong>les</strong><br />

au p.594 fond de son cœur, et malgré <strong>les</strong> recherches qu’il a faites<br />

de tous côtés, il lui avait été impossible de découvrir un<br />

magistrat retiré, du nom de Ling ; mais hier il a entendu, par<br />

hasard, le nom de Ling, le Tchong-chou (secrétaire du palais), et<br />

de plus il a appris qu’il possédait une fille d’un rare talent ;<br />

seulement, ignorant son nom, il conservait encore des doutes.<br />

Aujourd’hui que Votre Excellence a daigné lui donner des<br />

renseignements clairs et précis, il a reconnu que son rêve n’avait<br />

rien d’illusoire ; voilà pourquoi il n’a pu modérer le fol élan de sa<br />

joie, et a oublié tout à coup <strong>les</strong> convenances qu’il devait observer<br />

devant Votre Excellence.<br />

— Eh bien ! dit le préfet, puisqu’il a eu ce songe extraordinaire, il<br />

est évident que son mariage était décrété d’avance. Je suis prêt<br />

à faire, pour M. P’ing, <strong>les</strong> premières ouvertures : que vous en<br />

semble ?<br />

P’ing-jou-heng, voyant que le préfet parlait de faire lui-même <strong>les</strong><br />

premières ouvertures, le salua aussitôt jusqu’à terre.<br />

— Si Votre Excellence, dit-il, daigne favoriser ce mariage, de ma<br />

vie je n’oublierai un si grand bienfait.<br />

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