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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

glacée 198 . Ce seul vers a procuré à l’auteur une gloire immortelle.<br />

Au fond, ce n’est pas la quantité qui fait la beauté du style.<br />

Monsieur Song, l’illustre poète, puisque vous avez achevé la<br />

première phrase, cela suffit. Permettez-moi de l’examiner un<br />

instant.<br />

Song-sîn, sentant bien qu’il ne pourrait venir à bout de sa<br />

composition, fut bien aise de trouver un prétexte.<br />

— Regardez, dit-il, puisque vous le voulez absolument ; quand<br />

vous aurez fini, je pourrai continuer tout à mon aise.<br />

Le bachelier Tching s’approcha aussitôt de la table, et prenant le<br />

papier, il le présenta à Ling-kiang-sioué. Celle-ci y ayant jeté un coup<br />

d’œil, vit qu’il n’avait écrit que <strong>deux</strong> lignes, l’une était le sujet et l’autre<br />

la première phrase ; el<strong>les</strong> étaient ainsi conçues :<br />

En me promenant au printemps avec <strong>deux</strong> amis, je suis arrivé à<br />

une chaumière ;<br />

Le maître de la maison a fait un aimable accueil à ses hôtes et<br />

leur a présenté une bouteille (de vin) et des tasses.<br />

Ling-kiang-sioué ayant fini de lire, se mit à rire aux éclats. « En<br />

voyant, dit-elle, ces idées rares, ces pensées extraordinaires, je ne<br />

m’étonne plus, illustre poète, p.191 qu’el<strong>les</strong> vous aient coûté tant de<br />

peine ; mais il ne convient pas que je fatigue notre hôte outre mesure.<br />

Permettez-moi de continuer et d’achever votre œuvre. Alors, prenant<br />

son pinceau, elle écrivit à la suite ces six lignes :<br />

La hampe de mon pinceau me pèse mille livres.<br />

Une demi-feuille de papier fleuri me semble avoir mille pieds de<br />

long.<br />

Quoique j’aie sué sang et eau, je sens qu’à la fin mes forces<br />

sont à bout.<br />

Si l’on me coupait jusqu’au dernier poil de barbe et de<br />

moustaches, je ne serais plus qu’un homme vulgaire.<br />

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