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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Au fond de son âme, elle a formé mille stratagèmes.<br />

Les <strong>deux</strong> domestiques conduisirent P’ing-jou-heng dans le jardin<br />

occidental et l’y installèrent. Nous le laisserons un instant pour parler<br />

de Yên-pé-hân, qui, guidé par <strong>deux</strong> autres domestiques, se rendit dans<br />

le jardin oriental. Arrivé dans le kiosque qui lui était destiné, il vit un<br />

pavillon peint de vives couleurs, où gazouillait une p.500 multitude<br />

d’oiseaux, et dont <strong>les</strong> balustrades sculptées avec art, étaient chargées<br />

de fleurs éclatantes ; il n’y avait rien de plus riche et de plus élégant.<br />

Examinant ensuite l’intérieur du kiosque, il vit qu’aux côtés de l’est et<br />

de l’ouest on avait déjà placé, vis-à-vis, <strong>deux</strong> tab<strong>les</strong> à écrire qui étaient<br />

garnies de tous <strong>les</strong> objets nécessaires, rangés avec ordre et symétrie.<br />

« J’ai appris, se dit en lui-même Yên-pé-hân, qu’elle possède un<br />

pavillon du pied de jade, où, par ordre de l’empereur, elle juge le talent<br />

littéraire. Pourquoi m’a-t-on amené ici au lieu de m’y conduire ?<br />

J’imagine, ajouta-t-il, qu’elle veut nous examiner séparément, et que<br />

l’on m’a mis ici parce qu’il n’eût pas été commode de nous réunir<br />

ensemble dans le pavillon. » Il n’avait pas encore achevé ces réflexions,<br />

lorsque soudain il vit venir quatre ou cinq servantes qui entouraient une<br />

jeune fille vêtue de bleu. En l’apercevant de loin, Yên-pé-hân crut voir<br />

une déesse. Il était tenté de la prendre pour une noble demoiselle, mais<br />

elle portait le costume d’une servante. Il l’aurait prise pour une<br />

servante, s’il n’eût remarqué en elle une grâce et une beauté<br />

extraordinaires. Avant que son étonnement et ses doutes ne fussent<br />

dissipés, elle arriva en face de lui. Yên-pé-hân quitta précipitamment<br />

son siège et lui offrit ses respects. Après un salut insignifiant, la jeune<br />

fille vêtue de bleu alla s’asseoir à l’est, en face de Yên-pé-hân, qui<br />

s’était placé à l’ouest. Ignorant qui elle était, il n’osait l’interroger à la<br />

légère, et se contentait de la regarder furtivement en baissant la tête.<br />

Ce fut la jeune fille qui prit d’abord la parole :<br />

— Monsieur Tchao, lui dit-elle, vous ne devez point concevoir<br />

d’étonnement ou de doute ; ce n’est p.501 pas moi qui suis<br />

mademoiselle Chân ; vous voyez la servante qui remplit, sous sa<br />

400

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