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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Tchang-tseu sont-el<strong>les</strong> réellement de vous, ou bien est-ce un<br />

recueil que vous avez fait de morceaux de différents auteurs ?<br />

A cette question soudaine, Tchang-în se sentit comme frappé au<br />

cœur, et, dans son trouble, il rougit jusqu’aux oreil<strong>les</strong>. Heureusement<br />

que mademoiselle Chân n’était pas là ; en conséquence, il fit un effort<br />

pour répondre avec aplomb :<br />

— Le titre, dit-il, porte clairement <strong>les</strong> mots : Nouvel<strong>les</strong><br />

compositions de Tchang-tseu ; or, Tchang-tseu, c’est moi-même,<br />

le seigneur Tchang ; comment pourrait-on dire que ce sont des<br />

compositions d’autrui ?<br />

— Si c’est M. Tchang qui en est le seul auteur, dit une servante,<br />

d’où vient qu’on y a joint des poésies de P’ing-jou-heng ?<br />

En entendant prononcer ces trois syllabes, Tchang-în reconnut qu’on<br />

voyait le fond du sac 558 ; il fut saisi d’une telle émotion, qu’il resta<br />

muet et ne put articuler un seul mot. Après un long silence, il se vit<br />

obligé de changer de langage.<br />

— Votre maîtresse, dit-il, a vraiment de bons yeux ; c’est<br />

réellement une personne de talent. Les <strong>deux</strong> pièces de vers que<br />

l’on voit dans la seconde partie, c’est en effet P’ing-jou-heng qui<br />

<strong>les</strong> a faites, en composant avec moi sur <strong>les</strong> mêmes rimes ; voilà<br />

pourquoi je <strong>les</strong> ai fait graver et <strong>les</strong> ai réunies aux miennes.<br />

— Mademoiselle ajouta, dit la servante, qu’indépendamment des<br />

<strong>deux</strong> pièces de P’ing-jou-heng, il y en a encore d’un autre auteur.<br />

Tchang-în se dit en lui-même :<br />

— Puisqu’elle a découvert <strong>les</strong> poésies de P’ing-jou-heng, il me<br />

paraît certain qu’elle a reconnu aussi cel<strong>les</strong> de Yên-pé-hân. Le<br />

mieux est de faire franchement ma confession.<br />

— Outre <strong>les</strong> <strong>deux</strong> pièces de P’ing-jou-heng, répondit-il, il y en a,<br />

en outre, <strong>deux</strong> de Yên-pé-hân. Quant aux autres compositions,<br />

el<strong>les</strong> sont toutes de ma façon. Nul autre ne pourrait <strong>les</strong><br />

revendiquer. Priez mademoiselle de <strong>les</strong> examiner avec soin.<br />

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