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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Mais aujourd’hui que vous avez reçu plusieurs invitations<br />

pressantes, si vous y allez, le père et la fille vous observeront<br />

attentivement, et bien que dans le commencement ils n’auraient<br />

pas songé à vous mettre à l’épreuve, cette fois-ci ils voudront<br />

certainement vous faire subir un examen.<br />

— S’ils devaient réellement me mettre à l’épreuve, repartit<br />

Tchang-în, pour le coup il me serait impossible d’y aller. Laissons<br />

passer encore quelques jours, et attendons l’occasion.<br />

— Quelle occasion pourriez-vous attendre ? lui dit Song-sîn. La<br />

seule chose que vous ayez à faire, c’est d’envoyer encore un<br />

puissant personnage pour faire des ouvertures de mariage ; ce<br />

sera là une belle occasion.<br />

Tchang-în suivit ce conseil et alla en informer son père. Laissons-le<br />

envoyer le premier ministre pour faire cette demande de mariage et<br />

revenons à Ling-kiang-sioué. Depuis qu’elle avait vu <strong>les</strong> vers où P’ing-<br />

jou-heng avait exprimé son amour pour elle, du matin au soir elle<br />

pensait à lui, et en avait perdu le goût du riz et du thé. Auparavant,<br />

elle composait des vers liés avec p.417 Chân-taï sous des arbres en fleur,<br />

ou bien, à la clarté de la lune, elle faisait des vers sur <strong>les</strong> mêmes rimes.<br />

C’était une occupation pleine de charme. Mais aujourd’hui, elle avait<br />

beau trouver un jour heureux et un site enchanteur, elle demeurait<br />

froide et insensible. Si elle s’efforçait de parler des beautés de la<br />

nature, jamais elle ne témoignait le moindre plaisir. Chân-taï lui<br />

adressait souvent des paro<strong>les</strong> de consolation ; mais bien qu’elle y<br />

acquiesçât de bouche, son cœur était troublé par une sorte de délire, et<br />

chaque jour languissante, abattue, elle soupirait après le sommeil.<br />

Chân-taï désirait vivement qu’on décidât Tchang-în à se montrer un<br />

instant, afin de dissiper ses doutes ; mais Tchang-în s’obstinait à ne<br />

pas venir. En attendant, <strong>les</strong> traits de Ling-kiang-sioué s’altéraient par<br />

degrés, et sa santé dépérissait à vue d’œil. Chân-taï en était<br />

cruellement tourmentée, et elle aurait voulu en instruire son père, mais<br />

il ne lui était pas aisé de s’en ouvrir à lui ; elle aurait voulu renfermer<br />

dans son cœur ses pressentiments, mais elle craignait que Ling-kiang-<br />

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