les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
morale, avait reçu un décret qui lui ordonnait de vous arrêter
pour être jugés par l’empereur. Tous les coupables sont sous la
main de la justice. Seulement, comme on ne vous avait pas
encore trouvés tous deux, jusqu’à ce moment on n’a pas encore
prononcé le jugement. Un M. Song ayant dit que vous aviez
composé tous deux des vers dans notre couvent, et ce fait ayant
été avoué par moi, on envoya des satellites qui me conduisirent
comme un criminel, afin que je vous cherchasse de tous les côtés.
Il y avait bientôt six mois que je vous cherchais, et mes pieds
étaient brisés de fatigue, lorsque enfin j’ai eu le bonheur de vous
rencontrer aujourd’hui.
— D’après ce que vous dites, reprit Yên-pé-hân, nous vous avons
causé bien de la peine ; mais cette affaire n’est pas très pressée,
d’autant plus qu’elle est déjà loin de nous. Il n’est pas certain
que l’empereur nous fasse p.617 chercher avec activité. Si vous
pouviez vous entendre avec nous et servir nos intérêts, nous ne
manquerions pas de vous en récompenser généreusement. Que
vous en semble ?
— Dès que l’empereur, répondit Pou-hoeï, a lancé du haut de son
trône l’ordre de saisir quelqu’un, qui est-ce qui oserait s’entendre
avec lui (et prendre ses intérêts) ? Cela est tout à fait impossible.
Les archers qui escortaient le religieux le voyant causer avec ces
deux jeunes gens, en soupçonnèrent la cause. Ils arrivèrent ensemble
devant eux, et interrogeant Pou-hoeï, lui demandèrent si ces deux
jeunes gens étaient Tchao-tsong et Tsiên-hong ?
— Justement, justement, répondit le religieux en faisant des
signes de tête.
Sur cette réponse affirmative, les archers prennent des chaînes, et
sans avoir aucun égard pour Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng, les leur
attachent au cou ; puis montrant du doigt le religieux, ils l’accablent
d’injures :
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