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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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p.609<br />

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Dans ce moment, tous <strong>les</strong> licenciés de l’empire étaient réunis<br />

dans le palais, et un immense concours de monde remplissait la<br />

capitale. Une fois inscrits au tribunal des rites et leurs compositions<br />

remises, <strong>les</strong> <strong>deux</strong> amis se mêlèrent au milieu de la foule et se<br />

promenèrent tout à leur aise, de côté et d’autre. Étant arrivés devant le<br />

temple du génie qui protège la ville, ils virent tout à coup un vieux<br />

domestique qui tenait dans sa main un éventail doré à moitié ouvert, et<br />

surmonté d’un bouchon de paille. En le regardant de loin, Yên-pé-hân y<br />

aperçut des caractères qui avaient la légèreté des dragons et la vivacité<br />

des serpents 621 ; leur élégance était admirable.<br />

— Cet éventail est-il à vendre ? lui demanda-t-il.<br />

— S’il n’était pas à vendre, répondit le vieillard, pourquoi<br />

porterait-il un bouchon de paille ?<br />

Yên-pé-hân, s’approchant, le prit et y jeta <strong>les</strong> yeux. S’il ne l’eût pas<br />

vu, encore passe ; mais dès qu’il eut vu <strong>les</strong> vers il resta un instant <strong>les</strong><br />

yeux écarquillés et la bouche béante 622 . Il tira à lui le vieux<br />

domestique :<br />

— Qui est-ce qui veut vendre cet éventail ? lui demanda-t-il.<br />

Le vieillard fut frappé de l’air étrange de Yên-pé-hân.<br />

— Monsieur, lui dit-il, cet endroit n’est point commode pour<br />

causer. Veuillez, je vous prie, me suivre.<br />

Il emmena aussitôt <strong>les</strong> <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> gens dans un couvent calme et<br />

retiré, et s’adressant à Yên-pé-hân :<br />

— Monsieur, lui dit-il, que voyez-vous d’extraordinaire dans cet<br />

p.610 éventail pour paraître si étonné ? dites-le moi franchement ;<br />

je vous assure qu’il y a là quelque chose de bon.<br />

Yên-pé-hân sentit bien au fond de son cœur que c’était la jeune<br />

beauté qui le cherchait : il parla donc sans détours.<br />

— Les vers que porte cet éventail, répondit-il, sont précisément<br />

ceux que j’avais écrits sur le mur d’une villa impériale située au<br />

midi de la ville, en <strong>les</strong> adressant à une jeune beauté ; mais à<br />

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