03.07.2013 Views

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Ling-kiang-sioué arriva bientôt à l’hôtel du préfet. Téou-koué-i se<br />

trouvait justement dans la salle d’audience, et n’attendait que le<br />

moment de l’accompagner pour la faire embarquer, lorsque, tout à<br />

coup, il la vit monter dans la salle. Quoiqu’elle fût encore fort jeune,<br />

elle avait une démarche calme et légère comme une fille des dieux qui<br />

serait descendue sur la terre. En voyant son air distingué et sa tournure<br />

pleine de grâce, il crut trouver en elle une autre Chân-taï, et il éprouva<br />

en p.214 lui-même un sentiment de surprise et d’admiration. Quand elle<br />

fut arrivée devant lui, il s’imagina qu’elle allait le saluer jusqu’à terre, et<br />

il se disposait à quitter son siège pour lui rendre sa révérence et<br />

l’accueillir avec <strong>les</strong> plus grands égards ; mais, contre son attente, Ling-<br />

kiang-sioué se contenta de s’incliner profondément en lui souhaitant<br />

une fois mille félicités 213 ; puis elle resta debout sans bouger.<br />

Le préfet en fut fort mortifié.<br />

— Est-ce bien vous qui êtes Ling-kiang-sioué ? lui demanda-t-il.<br />

— C’est moi-même, répondit-elle d’une voix claire et nette.<br />

— J’ai entendu dire que vous vous êtes donné à vous-même le<br />

titre de Siao-thsaï-niu (la petite fille de talent). Si vous avez du<br />

talent, vous devez avoir de l’instruction, et si vous avez de<br />

l’instruction, vous devez connaître <strong>les</strong> rites. D’où vient qu’en<br />

paraissant devant moi (qui dois être respecté comme un père et<br />

un aïeul) vous ne m’avez pas salué jusqu’à terre ?<br />

— Puisque Votre Excellence raisonne si bien sur <strong>les</strong> rites, elle doit<br />

savoir peser <strong>les</strong> circonstances 214 . Si votre servante n’avait pas<br />

été achetée par le ministre Chân, et qu’elle pût encore être<br />

comptée parmi <strong>les</strong> habitants de Yang-tchéou, comment oserait-<br />

elle ne pas se prosterner jusqu’à terre devant Votre Excellence ?<br />

Mais maintenant elle appartient à la maison du ministre Chân ;<br />

serait-il p.215 convenable qu’une personne de la maison d’un<br />

ministre d’État se prosternât jusqu’à terre dans la salle d’un<br />

préfet ?<br />

A ces mots, le préfet Tou éprouva une vive émotion.<br />

179

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!