03.07.2013 Views

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

A ces mots, il se cacha au bas des sau<strong>les</strong>, et de là il examina avec<br />

attention leur air et leur tournure. Il vit que Youên-în et ce jeune<br />

homme qui buvaient ensemble étaient un peu échauffés par le vin. Tout<br />

à coup, le jeune homme se sentant animé par la verve poétique, appela<br />

un domestique et se fit apporter un pinceau et un encrier. Il se leva et,<br />

s’étant avancé au milieu du pavillon, il traça des vers sur un mur<br />

blanchi. Comme <strong>les</strong> caractères étaient aussi grands qu’une tasse à thé,<br />

P’ing-jou-heng put, de loin, <strong>les</strong> distinguer nettement. Ces vers étaient<br />

ainsi conçus :<br />

Mille filets d’une pluie fine et dix mille flocons de vapeurs<br />

Dérobent la verdure des plantes et voilent l’azur des cieux ;<br />

p.310<br />

Par bonheur, le souffle du printemps nous indique encore le<br />

chemin,<br />

Et apporte aux nob<strong>les</strong> hôtes <strong>les</strong> chants harmonieux du loriot.<br />

Après avoir fini de voir ces vers, P’ing-jou-heng se sentit ému<br />

d’admiration et de joie. « Cette écriture est charmante, se dit-il en lui-<br />

même. On reconnaît la main d’un lettré distingué. »<br />

A peine avait-il achevé cette réflexion, qu’il aperçut une des jolies<br />

chanteuses qui présentait à ce jeune homme une pièce de soie blanche<br />

pour qu’il y écrivit des vers. Celui-ci, sans se faire prier, leva son<br />

pinceau et, ayant regardé attentivement la figure charmante de la<br />

jeune fille, il écrivit sur-le-champ. Dès qu’il eut fini, il jeta son pinceau<br />

en faisant un éclat de rire et se remit à boire avec Youên-în. La jolie<br />

fille prit la pièce de soie, et comme <strong>les</strong> traces de l’encre étaient encore<br />

humides, elle alla à côté du pavillon et l’étendit sur une table vide pour<br />

la faire sécher au soleil. Quelques personnes désœuvrées étant venues<br />

pour l’examiner, P’ing-jou-heng s’approcha aussitôt, et quand il fut en<br />

face, il vit que ce qu’on avait écrit sur la pièce de soie formait <strong>deux</strong><br />

quatrains de cinq syllabes. En voici le sens :<br />

250

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!