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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

aussi à votre tour ; si par hasard mademoiselle fait usage de mes<br />

vers, il sera nécessaire qu’elle <strong>les</strong> corrige et <strong>les</strong> polisse.<br />

— Mademoiselle, repartit Chân-taï, en célébrant l’empereur<br />

suivant <strong>les</strong> sujets prescrits, vous avez porté jusqu’à la perfection<br />

la grâce et la beauté du style. Quand on suspendrait vos vers<br />

aux portes du royaume, en promettant mille onces d’argent,<br />

personne n’y pourrait changer un seul mot 260 . Comment votre<br />

petite sœur 261 oserait-elle mettre du fumier sur la tête divine du<br />

Bouddha 262 ?<br />

Soudain, elle déploya quatre feuil<strong>les</strong> de papier ornées de dragons, et<br />

écrivit sur chaque d’une manière différente, savoir : en caractères<br />

réguliers, cursifs, en écriture Li 263 et antique. Après avoir fini, elle<br />

écrivit rapidement un court rapport pour rendre compte à l’empereur<br />

de l’exécution de son décret.<br />

p.255<br />

Ling-kiang-sioué, qui se trouvait près d’elle, l’ayant vue manier<br />

le pinceau en se jouant, se regarda secrètement comme vaincue. Mais<br />

à peine la réponse du décret était-elle expédiée, qu’on vint annoncer<br />

tout à coup l’arrivée d’un nouveau décret. Chân-taï descendit une<br />

seconde fois de son pavillon pour aller le recevoir. Dès qu’elle y eut jeté<br />

<strong>les</strong> yeux, elle vit que l’empereur lui ordonnait de célébrer, en une seule<br />

pièce de vers, <strong>les</strong> charmes du printemps qui règne dans <strong>les</strong> trente-six<br />

palais. Chân-taï prit le décret, et, étant montée dans le pavillon, elle le<br />

fit voir à Ling-kiang-sioué, qui lui dit :<br />

— Si votre servante tenait encore le pinceau, qu’en pensez-vous ?<br />

— Tout à l’heure, reprit Chân-taï, je désirais recevoir vos<br />

excellentes leçons ; voilà pourquoi j’ai osé vous donner cette<br />

peine. Mais maintenant que je reconnais de tout mon cœur votre<br />

supériorité, comment oserais-je vous fatiguer une seconde fois ?<br />

Permettez à votre petite sœur 264 de montrer son ignorance et de<br />

vous demander des leçons.<br />

209

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