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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

frotter aux pointes pour s’attirer un cruel affront ? Mais, dites-<br />

moi un peu de quelle manière M. P’ing l’a persiflé.<br />

Youên-în récita alors à Yên-pé-hân <strong>les</strong> vers tracés sur le mur.<br />

Yên-pé-hân en rit à gorge déployée.<br />

— C’est délicieux ! s’écria-t-il, mais, à ce que je vois, M. P’ing a<br />

véritablement du talent. Veuillez, monsieur, me l’amener<br />

promptement pour satisfaire ma vive impatience.<br />

— Demain matin, dit Youên-în, je ne manquerai pas de l’inviter à<br />

venir.<br />

A ces mots ils se séparèrent.<br />

p.301<br />

Le lendemain, Youên-în sortit encore à pied hors de la ville et<br />

alla trouver P’ing-jou-heng. Précédemment, lorsque Youên-în venait lui<br />

faire visite, P’ing-jou-heng accourait gaiement au-devant de lui ; mais<br />

comme ce jour-là Youên-în était resté pendant une demi-journée à son<br />

hôtellerie, il resta fièrement couché, sans se déranger.<br />

Youên-în, devinant sa pensée, lui cria à haute voix :<br />

— Monsieur Tseu-tchi, si vous avez quelque sujet de<br />

mécontentement, vous pouvez me le dire en face ; pourquoi<br />

repousser le monde d’une manière si arrogante ?<br />

A ces mots, P’ing-jou-heng jeta un vêtement sur ses épau<strong>les</strong> et vint<br />

le recevoir.<br />

— Quoique je sois pauvre, dit-il, je ne convoite certainement pas<br />

la bonne chère des gens riches. Vous m’aviez dit, à plusieurs<br />

reprises, que c’était un homme de talent, et c’est là ce qui m’a<br />

décidé à entrer chez lui. Qui aurait pensé qu’il était aussi vil que<br />

la terre et le fumier ? Si pour l’appât d’une tasse de vin, j’allais<br />

jeter sur la terre et le fumier mes pensées fleuries et mes paro<strong>les</strong><br />

élégantes, ne serait-ce pas le comble du déshonneur ?<br />

— Si, hier, vous avez été invité à boire, reprit Youên-în, ce n’est<br />

pas moi qui en ai eu l’idée ; il ne faut voir là que l’effet d’une<br />

rencontre fortuite.<br />

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