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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

délectait à l’aide du pinceau et de l’encre. A cette époque, la renommée<br />

littéraire de Chân-taï remplissait la ville de Tchang-’ân. Parmi <strong>les</strong><br />

membres éminents du conseil privé, <strong>les</strong> princes, <strong>les</strong> comtes, <strong>les</strong> parents<br />

de l’empereur et <strong>les</strong> hommes riches et nob<strong>les</strong> ou amis des choses<br />

extraordinaires, il n’y en avait pas un seul qui ne vint avec de<br />

magnifiques présents pour lui demander des vers ou quelques lignes de<br />

son écriture. Chân-hiên-jîn, considérant que sa fille, qui n’avait encore<br />

que dix ans, se trouvait à l’abri de tout soupçon, et que d’ailleurs<br />

l’empereur lui avait conféré un titre honorable, ne redoutait nullement<br />

<strong>les</strong> propos du public. C’est pourquoi tous ceux qui venaient la solliciter<br />

n’éprouvaient jamais le moindre refus. A cette époque, l’empire<br />

jouissait d’une paix profonde, et <strong>les</strong> ministres d’État n’étaient point<br />

surchargés d’affaires administratives. Les personnes qui se présentaient<br />

à la porte de l’hôtel pour demander des vers ou de la prose élégante se<br />

succédaient sans interruption.<br />

Un jour, arriva un jeune noble, fils d’un ancien ministre, origina ire<br />

de la province de Kiang-si, dont le nom de famille était Yên et le nom<br />

d’enfance Wén-ou. Comme il devait obtenir une charge par faveur<br />

spéciale, en p.072 considération des services de son père, il était venu à<br />

la capitale pour subir son examen. Ayant obtenu, à la suite des<br />

épreuves prescrites, la charge de tchi-fou (préfet), il attendait qu’on lui<br />

notifiât le lieu de sa destination. Dès qu’il eut appris que Chân-taï avait<br />

reçu de l’empereur le titre de thsaï-niu (fille de talent), il en fut charmé<br />

et se sentit pénétré d’estime pour elle. Il prépara alors de riches<br />

présents, acheta une pièce de satin et un éventail doré, et montant à<br />

cheval, il vint présenter sa demande lui-même.<br />

Or, toutes <strong>les</strong> fois qu’on venait prier mademoiselle Chân d’écrire des<br />

vers sur des éventails, c’était un vieux serviteur nominé Youân-lao-<br />

kouân (c’est-à-dire le vénérable employé Youân) qui <strong>les</strong> recevait et en<br />

prenait soin. Ce jour-là, le vieux serviteur, ayant reçu de la main de<br />

Yên-wén-ou <strong>les</strong> cadeaux, ainsi que la pièce de satin et l’éventail, <strong>les</strong><br />

inscrivit sur un registre et <strong>les</strong> serra après lui avoir demandé son nom de<br />

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