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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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p.279<br />

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

qui l’on pût causer un peu de littérature, il est bien certain qu’on<br />

ne le trouverait pas.<br />

— Monsieur le comte de Tsé 292 , lui dit Youên-în en souriant,<br />

gardez-vous de mépriser ainsi tout l’empire. Ces jours derniers,<br />

j’ai rencontré, dans un certain lieu, un jeune ami qui est beau<br />

comme le jade et dont <strong>les</strong> yeux sont pleins de vivacité et d’éclat.<br />

Quand il tient un pinceau, il écrit des vers aussi aisément que s’il<br />

dispersait de la poussière ; autant que j’en puis juger, son talent<br />

littéraire n’est pas au-dessous du vôtre. Seulement, il est fier et<br />

hautain et regarde habituellement <strong>les</strong> autres avec un air de<br />

mépris 293 .<br />

A ces mots, Yên-pé-hân fut rempli d’étonnement.<br />

— Si ce talent extraordinaire existe réellement, s’écria-t-il,<br />

pourquoi mon frère aîné (c’est-à-dire vous) ne me l’a-t-il pas dit<br />

plus tôt ? Tout ce que je crains c’est que vous ne vous moquiez<br />

de moi.<br />

— Ce lettré existe certainement, reprit Youên-în ; comment<br />

oserais-je me moquer de vous ?<br />

— Puisqu’il existe en effet, reprit Yên-pé-hân, dites-moi, je vous<br />

prie, son nom de famille et son petit nom ?<br />

— Son nom de famille est P’ing, répondit Youên-în ; il est le<br />

neveu de P’ing, du titre de Kiao-kouân 294 . J’ai entendu dire<br />

qu’ayant un jour tenu tête au président du concours, il a renoncé<br />

à son grade de bachelier et est venu chercher un appui auprès de<br />

son oncle. Or, cet oncle est un lettré de la dernière médiocrité, et<br />

quoiqu’il vive à l’aide des revenus de son oncle, il a cherché un<br />

domicile séparé, à une dizaine de mil<strong>les</strong> de la ville. Il se moque<br />

des gens de Song-kiang, qui n’ont pas un seul champion à lui<br />

opposer. Chaque jour, il parcourt seul <strong>les</strong> montagnes et <strong>les</strong> bords<br />

des rivières, n’ayant d’autre souci que de composer des poésies<br />

régulières ou des vers libres. Quoiqu’il soit d’une famille pauvre<br />

et obscure, il fait fi des princes, des comtes, des hauts dignitaires<br />

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