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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Si vous cherchez <strong>les</strong> traces inconstantes d’un voyageur,<br />

El<strong>les</strong> vous échappent comme le disque brillant de la lune ou <strong>les</strong><br />

fleurs du roseau.<br />

Laissons maintenant P’ing-jou-heng aller à Song-kiang pour y<br />

chercher son oncle, et revenons à Ling-kiang-sioué. A peine fut-elle<br />

descendue dans le bateau, que <strong>les</strong> matelots l’éloignèrent du rivage,<br />

mirent à la voile et partirent. Ayant jeté un coup d’œil dans le lointain,<br />

par la fenêtre de la cabine, elle ne savait déjà plus où elle était. Elle se<br />

livra secrètement à ses réflexions : « Ce jeune homme, dit-elle, a eu le<br />

talent de composer des vers, en un clin d’œil, sur <strong>les</strong> rimes des miens ;<br />

de plus, ses expressions gracieuses et ses pensées profondes offrent à<br />

la fois la beauté du style et le charme du sentiment. C’est vraiment un<br />

homme de mérite. Mon seul regret est de ne l’avoir vu qu’une fois, à la<br />

hâte, lorsqu’il était devant le temple, et de n’avoir pu faire arrêter la<br />

barque pour l’interroger. Je me rappelle seulement qu’il s’appelle P’ing-<br />

jou-heng, et qu’il est de la ville de Lo-yang. Moi, Ling-kiang-sioué,<br />

quoique je n’aie que douze ans, j’ai beaucoup étudié l’antiquité et <strong>les</strong><br />

temps modernes ; mais jusqu’ici nul homme n’avait frappé mes yeux ni<br />

arrêté ma pensée. Je ne m’attendais pas à rencontrer, au milieu de ma<br />

route, un homme d’un tel mérite. Comment pourrais-je lui disputer la<br />

victoire et triompher des obstac<strong>les</strong>, déployer, pour lui répondre, toutes<br />

<strong>les</strong> ressources de mon esprit, et épancher un peu le talent et<br />

l’instruction que je possède au dedans de moi ? Ce serait le plus grand<br />

bonheur de ma vie ! Je me souviens encore qu’il annonçait l’intention<br />

de se rendre à Yûn-kiên. Or, Yûn-kién p.233 n’est autre chose que Song-<br />

kiang-fou 229 . Ainsi, il va au midi et moi au nord, et je ne sais si je<br />

trouverai l’occasion de le revoir et sonder <strong>les</strong> sentiments de son<br />

cœur. » Du matin au soir, elle était inquiète et irrésolue, et le plaisir<br />

qu’elle éprouvait à voir tout le long de la route <strong>les</strong> montagnes et <strong>les</strong><br />

eaux était déjà diminué de moitié. En moins d’un jour, elle arriva à la<br />

capitale. Un messager porta d’avance à l’hôtel du ministre Chân l’avis<br />

officiel (du préfet) et la lettre de Song-sîn. Chân-hiên-jîn, <strong>les</strong> ayant<br />

reçus, y jeta rapidement <strong>les</strong> yeux. Il apprit que Téou-koué-i lui envoyait<br />

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