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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

ordonna alors de composer des vers à ce sujet. Ceux-ci,<br />

apercevant, en face de l’empereur, <strong>deux</strong> pièces célèbres de Chi-<br />

ta-pên et de Youên-kaï, pensèrent qu’ils ne pourraient trouver<br />

des expressions assez admirab<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> effacer. Aussi<br />

restèrent-ils bouche close, de sorte que nul d’entre eux ne put<br />

obéir au décret. L’empereur en fut extrêmement contrarié. Votre<br />

père se sentit tout à coup inspiré par la circonstance, et, ne<br />

pouvant plus y tenir, il écrivit <strong>les</strong> vers que vous avez composés<br />

sur <strong>les</strong> hirondel<strong>les</strong> blanches et <strong>les</strong> présenta à Sa Majesté. Dès<br />

que l’empereur <strong>les</strong> eut lus, il se sentit transporté de joie, et<br />

m’interrogea dans <strong>les</strong> plus petits détails. Il fut encore plus<br />

charmé lorsqu’il eut vu que vous étiez douée d’un tel talent dans<br />

un âge aussi tendre. Alors il me remit pour vous un grand<br />

nombre de cadeaux, et m’ordonna en outre de vous amener à la<br />

cour le 15 du présent mois, afin de vous mettre lui-même à<br />

l’épreuve et de s’assurer de la vérité. Il ajouta qu’il vous<br />

récompenserait encore magnifiquement. Dites-moi, ma fille,<br />

n’est-ce pas là un heureux événement ?<br />

— Puisque Sa Majesté, dit Chân-taï, daigne me montrer sa haute<br />

affection par de si riches présents, suivant <strong>les</strong> rites, je dois lui<br />

témoigner ma reconnaissance en me prosternant du côté du<br />

palais.<br />

— Lorsque j’étais devant l’empereur, lui dit Chân-hiên-jîn, je l’ai<br />

déjà remercié moi-même. Comme vous vivez dans l’enceinte<br />

profonde du gynécée, qui saura si vous l’avez remercié ou non ?<br />

— p.039 J’ai entendu dire, reprit Chân-taï, que même dans un lieu<br />

obscur et retiré, le sage ne néglige jamais <strong>les</strong> rites. Quoique je<br />

ne sois qu’une faible enfant, je sais que <strong>les</strong> rites mutuels des<br />

sujets et du souverain sont dans la nature de l’homme. Comment<br />

pourrais-je souffrir que Pé-yu 59 fût seul cité avec honneur<br />

pendant des milliers de générations ?<br />

— Je vous admire, lui dit Chân-hiên-jîn, de pouvoir pousser aussi<br />

loin l’observation des rites ; pour moi, je ne saurais y atteindre.<br />

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