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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

A la vue de Tchang-în, il se hâta d’aller au-devant de lui.<br />

— Je vous félicite, lui dit-il, j’imagine qu’on ne vous a pas obligé<br />

de faire des vers.<br />

En le voyant, Tchang-în avait éprouvé un sentiment de surprise et<br />

de joie.<br />

— Dites-moi un peu, lui demanda-t-il, si l’on ne vous a pas<br />

encore arrêté, ou si, après vous avoir arrêté, l’on vous a mis en<br />

liberté ?<br />

— Qui est-ce qui m’aurait arrêté ? dit Song-sîn. Et vous,<br />

monsieur, pourquoi avez-vous cet air ému et embarrassé ? D’où<br />

vient que votre figure est couverte de taches d’encre ?<br />

— p.562 Cela ne peut pas se dire en <strong>deux</strong> mots, répondit Tchang-<br />

în en frappant du pied la terre ; allons en avant, et quand j’aurai<br />

trouvé un endroit commode, je vous raconterai cela à mon aise.<br />

Aussitôt, ils montèrent ensemble dans une chaise à porteurs et s’en<br />

retournèrent. Au bout de quelques li 573 , Tchang-în aperçut tout à coup,<br />

au bord du chemin, un cabaret d’une apparence propre et élégante. Il<br />

fit arrêter <strong>les</strong> porteurs et y entra avec Song-sîn. Ce cabaret se<br />

composait d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage. Tchang-în, ne<br />

se souciant pas de monter, resta dans la salle du bas et s’assit devant<br />

une grande table, qui s’appuyait contre une fenêtre ; mais il ne voulut<br />

boire qu’après avoir lavé sa figure. Quand ils eurent bu quelques tasses<br />

de vin, Song-sîn prit le premier la parole :<br />

— D’où vous vient, lui demanda t-il, cet air triste et abattu ?<br />

— Quoi ! répondit Tchang-în en soupirant, vous voulez encore<br />

m’en demander la cause ? Le mal que vous m’avez attiré n’est<br />

pas mince.<br />

— Eh ! quel mal vous ai-je attiré ? lui demanda Song-sîn.<br />

— Je vous avais prié, répondit Tchang-în, de composer des vers<br />

à ma place ; j’espérais que vous me feriez une excellente pièce<br />

qui me couvrirait de gloire. Je ne sais ce que vous avez écrit pour<br />

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