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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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p.286<br />

Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

tête de la liste des bacheliers p.285 et l’a comblé d’éloges et de<br />

félicitations. Ce jour-là, il l’a fait reconduire en pompe au son des<br />

instruments de musique. Il n’y avait personne qui ne fût rempli<br />

pour lui d’estime et d’admiration.<br />

— Si vous parlez du premier rang parmi <strong>les</strong> bacheliers, dit P’ing-<br />

jou-heng en riant, c’est quelque chose de fort ordinaire. Voyez<br />

un peu <strong>les</strong> fils de famil<strong>les</strong> riches et nob<strong>les</strong>. Quel est celui qui<br />

n’obtient pas au concours le premier ou le second rang ?<br />

— Vous avez beau dire, reprit Youên-în, il a un vrai talent, fort<br />

différent de ce que se figurent <strong>les</strong> hommes. Puisque vous ne<br />

croyez pas ce que je viens de vous dire, quel jour voulez -vous<br />

que j’aille avec vous lui faire visite ; vous le connaîtrez alors par<br />

vous-même.<br />

— Si ce personnage, dit P’ing-jou-heng, a réellement du talent,<br />

comment ne désirerais-je pas de le voir ? Seulement votre jeune<br />

frère (c’est-à-dire moi) se sent naturellement peu disposé à<br />

pénétrer à la légère dans <strong>les</strong> hôtels des riches et des nob<strong>les</strong>.<br />

— Monsieur, dit Youên-în, Yên-pé-hân est un des grands lettrés<br />

de l’empire ; si vous ne voyiez en lui qu’un homme riche et<br />

noble 303 , ce serait vraiment le rabaisser.<br />

— J’ai eu tort, j’ai eu tort, s’écria P’ing-jou-heng en riant aux<br />

éclats. — Eh bien ! monsieur, rien n’empêche que vous ne fixiez<br />

un jour pour aller le voir ensemble.<br />

— Un homme de lettres, reprit Youên-în, ne fixe jamais de jour<br />

pour faire des vers et se livrer au plaisir du vin ; quand nous<br />

serons en verve, nous irons.<br />

Les <strong>deux</strong> amis s’étant trouvés du même avis, burent à la hâte<br />

chacun trois tasses et se séparèrent. Le poète dit avec raison :<br />

L’un a conquis le titre de prince du wén-tchang (de la prose<br />

élégante) ;<br />

L’autre dispute l’honneur de boire et de faire des vers.<br />

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