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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Song-sîn eut beau chercher de tous côtés, il n’en put trouver une<br />

seule qui eût la plus légère teinture des bel<strong>les</strong>-lettres et renonça à son<br />

projet.<br />

Quelques mois après, Téou-koué-i arriva soudain et prit possession<br />

de sa charge. Dès qu’il fut entré en fonctions, Song-sîn vint lui rendre<br />

visite. Téou-koué-i alla au-devant de lui pour le recevoir. Considérant<br />

d’abord que c’était son ancien ami, et ensuite que, pour avoir pris ses<br />

intérêts, il avait reçu une rude bastonnade, il le traita de la manière la<br />

plus affectueuse. De plus, il lui fit donner un logement dans le couvent<br />

de Khiong-hoa et lui offrit une quantité de présents. Il venait en<br />

personne lui rendre visite et l’invitait de suite à dîner. Ordinairement, il<br />

le priait de venir dans son hôtel pour causer ensemble. Toutes <strong>les</strong> fois<br />

qu’il rencontrait quelqu’un, il ne manquait pas d’exalter le talent<br />

poétique de Song-sîn. Bientôt, grâce aux éloges du préfet Téou, sa<br />

réputation se répandit rapidement, et il se fit passer pour un écrivain<br />

d’un immense talent. Parmi <strong>les</strong> fonctionnaires émérites, <strong>les</strong> p.160 Ta-fou<br />

(magistrats), <strong>les</strong> lettrés retirés et <strong>les</strong> compositeurs de romances, il n’y<br />

en avait pas un seul qui ne recherchât avidement son amitié.<br />

Song-sîn ayant réussi pour un instant, se laissa enfler d’orgueil et se<br />

figura bientôt qu’il était un autre Ssé-ma-siang-jou 171 . Il parcourait<br />

chaque district, attrapant d’excellentes aubaines et parlant toujours à son<br />

avantage. Il fit si bien que, peu à peu, il devint fort à son aise. Chaque<br />

jour, il fréquentait avec ses amis le quartier des fleurs et des sau<strong>les</strong> 172 ,<br />

et songeait encore à trouver des <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong>. Dans l’origine, il cherchait à<br />

acheter des servantes pour Chân-hiên-jîn, mais dans ce moment, s’il<br />

examinait quelques <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong>, c’était en vue de son plaisir. Les<br />

entremetteuses voyant que ce n’était plus le même homme qu’autrefois,<br />

et qu’il avait à la fois de la fortune et du crédit, ne manquaient pas de lui<br />

offrir leurs services. Chaque jour, el<strong>les</strong> lui faisaient voir des <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong><br />

d’un rang distingué et versées dans la connaissance des caractères. Mais<br />

Song-sîn, ayant vu la beauté supérieure et le talent merveilleux de Chân-<br />

taï, dédaignait d’abaisser ses yeux sur ces <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> dont le fard et la<br />

céruse faisaient toute la beauté, et qui n’avaient d’autre talent que de<br />

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