les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
Les sentiments de l’homme sont sincères, mais peut-on dire
qu’ils n’ont jamais rien de vide 533 ?
Un jeune homme distingué qui se promène pour son
amusement, ressemble à une perle qui circule dans un
bassin.
Au fond, les personnes qui cultivent le style élégant sont toutes
d’une même famille.
Peu importe qu’on soit inférieurs ou égaux les uns aux autres.
La jeune fille ayant fini d’écrire ces vers, ordonna à une servante de
les porter à P’ing-jou-heng. Celui-ci prit le quatrain et le lut une fois
avec attention.
— Tseu-kiên 534 , dit-il, l’un des plus beaux génies de l’antiquité,
eut besoin de faire sept pas pour composer une pièce de vers,
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mais aujourd’hui cette jeune fille de talent n’a fait
qu’abaisser son pinceau pour terminer ses vers tout d’un trait ;
ainsi elle l’emporte de beaucoup sur les poètes de l’antiquité !
Moi, Tsiên-hong (P’ing-jou-heng), quoique j’aie reçu d’elle des
paroles de consolation, n’ai-je pas sujet de rougir au fond de
l’âme ?
Il se leva alors pour prendre congé d’elle et lui offrit ses remercîments.
— Veuillez, lui dit-il, témoigner ma reconnaissance à
mademoiselle ; je lui demande permission de m’en retourner.
Quand j’aurai étudié encore dix ans, je viendrai recevoir ses
leçons.
A ces mots, il voulut se retirer.
— Monsieur, lui dit la jeune fille, puisque vous voulez partir, j’ai
encore un mot à vous offrir.
Aussitôt, elle écrivit un dernier quatrain et l’envoya à P’ing-jou-heng,
mais il était déjà sorti du pavillon. Quand il l’eut reçu, il y jeta les yeux
et lut les vers suivants :
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