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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

hier j’ai vu, à la table du préfet Yên, un de ses amis, de la famille<br />

Song, qui en buvant une bouteille de vin, compose cent pièces de<br />

vers charmants. J’ai l’intention de l’inviter dans quelques jours.<br />

Allez le voir un instant, si cela vous agrée. Vous reconnaîtrez<br />

alors que <strong>les</strong> hommes d’un caractère élevé ne ressemblent point<br />

à ces individus de bas étage qui étalent un vain mérite pour se<br />

donner de l’importance.<br />

— Puisque c’est un homme si éminent, dit Youên-în, je serai<br />

heureux de lui faire une visite.<br />

En achevant ces mots, il prit congé de lui.<br />

Tchang-în éprouva un amer désappointement. Nous le laisserons<br />

pour revenir à Youên-în, qui, voyant que P’ing-jou-heng s’en était<br />

retourné, ne put se dispenser d’aller rendre réponse à Yên-pé-hân.<br />

Dans ce moment, Yên-pé-hân attendait avec une vive contrariété,<br />

lorsque, soudain, il vit Youên-în qui revenait seul.<br />

— Pourquoi M. P’ing ne vient-il pas ? lui demanda-t-il.<br />

— p.300 Il était venu avec moi, répondit Youên-în, et nous étions<br />

déjà entrés en ville ; mais tout à coup, nous avons rencontré M.<br />

Pé-kong 318 , qui nous invita de la manière la plus pressante à<br />

entrer chez lui pour boire quelques tasses de vin. M. P’ing ayant<br />

appris qu’il avait obtenu la seconde place au concours, s’imagina<br />

qu’il avait aussi quelque talent ; il accepta donc et but avec<br />

plaisir. Mais, lorsqu’il fut question de faire des vers et qu’il eut vu<br />

que le vieux Tchang ne pouvait écrire une seule phrase, il le railla<br />

dans quelques lignes montantes ; puis, il partit comme un trait et<br />

s’en retourna, le laissant désappointé et mortifié au dernier point.<br />

— C’est charmant ! s’écria Yên-pé-hân en riant aux éclats ; c’est<br />

charmant de l’avoir ainsi bafoué ! Cet individu, qui ne comprend<br />

pas un seul caractère, devrait s’estimer fort heureux d’avoir<br />

obtenu, grâce à la réputation et à l’influence de son père, la<br />

<strong>deux</strong>ième place du concours. Qu’avait-il besoin de venir se<br />

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