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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Cette phrase à parallèle est habilement tournée. serait-il<br />

possible que je ne pusse y trouver une correspondance ?<br />

Attendez un peu, votre humble servante va essayer d’écrire une<br />

phrase parallèle ; je la soumettrai ensuite à vos lumières.<br />

Tout en parlant, elle écrivit une phrase qui était ainsi conçue :<br />

p.138<br />

Le lièvre court et l’oie vole. Ils sont heureux de se<br />

rencontrer au delà des mers et d’exercer leur critique 157 le<br />

premier jour de la lune.<br />

Chân-taï ayant fini d’écrire sa phrase, la présenta à Tchao-kong, qui<br />

la fit voir à toute l’assemblée. Ils battirent des mains, trépignèrent des<br />

pieds et se répandirent en louanges infinies.<br />

— Quelle belle pensée, dirent-ils ; en vérité un esprit ordinaire<br />

n’aurait pu la concevoir.<br />

Song-sîn était muet de stupeur et ne disait mot ; mais Chân-hiên-jîn ne<br />

se possédait pas de joie et riait à gorge déployée. Téou-koué-i, voyant<br />

qu’il n’y avait plus à douter du talent de Chân-taï, et qu’après avoir<br />

présenté son rapport il ne manquerait pas d’être puni, confessa<br />

plusieurs fois sa faute à Chân-hiên-jîn.<br />

— Dans l’origine, dit-il, ce n’est pas moi qui aurais osé prendre<br />

l’initiative et présenter un rapport téméraire. La vérité est que<br />

mon parent, le préfet Yên, qui avait demandé des vers à votre<br />

noble fille, s’étant vu persiflé par elle, vint me raconter en<br />

pleurant sa mésaventure. Dans le premier moment, faute<br />

d’intelligence, j’ai entrepris cette démarche ; aujourd’hui, je<br />

reconnais ma faute. Si, lorsque je serai en présence de<br />

l’empereur, Sa Majesté entre en colère et que je sois menacé<br />

d’un malheur imprévu, je supplie le p.139 vénérable Thaï-ssé<br />

(premier ministre) et sa noble fille d’avoir de l’indulgence pour<br />

moi et de me protéger.<br />

— Cela dépend de l’empereur, dit Chân-hiên-jîn en riant ; pour<br />

moi, si j’échappe à l’accusation d’avoir fait passer le faux pour le<br />

vrai, d’avoir terni l’honneur du royaume, et d’avoir eu des<br />

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