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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Je n’oserais le dire, répondit Chân-hiên-jîn ; interrogez<br />

seulement le membre du bureau Sse-li-kiên qui a surveillé le<br />

concours, vous le saurez sur-le-champ.<br />

L’empereur regarda en face Tchao-kong, qui, se jetant à genoux,<br />

s’exprima en ces termes :<br />

— Tout à l’heure, vos humb<strong>les</strong> sujets voyant le concours terminé,<br />

voulaient entrer dans le palais et rendre compte à Votre Majesté<br />

de leur commission ; mais Téou-koué-i nous arrêta tout court.<br />

« Cette affaire est louche, dit-il, on n’a jamais vu de petites fil<strong>les</strong><br />

douées de tant d’intelligence et de facilité. Il faut bien que<br />

l’empereur ait pris Chân-taï en grande faveur, et que le président<br />

du conseil ait eu le talent d’entretenir des intelligences secrètes<br />

avec Sa Majesté. Elle aura connu <strong>les</strong> thèmes d’avance, et aura<br />

composé de p.142 longue main des vers et de la prose élégante.<br />

Voilà pourquoi elle a pu improviser ainsi sans la plus légère<br />

hésitation. Ces raisons firent naître des doutes dans notre esprit.<br />

— Puisque vous aviez tous des doutes, lui demanda le fils du ciel,<br />

pourquoi êtes-vous venus ensemble faire l’aveu de votre faute ?<br />

— Sire, répondit Tchao-kong, mademoiselle Chân s’était<br />

exprimée ainsi : « Il est impossible de reconnaître en un moment<br />

si notre saint empereur m’a montré une faveur excessive, et si le<br />

premier ministre a eu des intelligences secrètes avec Sa Majesté.<br />

Téou-koué-i n’a qu’à me fournir lui-même un thème pour que je<br />

concoure encore ; alors le vrai ou le faux éclateront sur-le-<br />

champ. » Comme Téou-koué-i ne se souciait pas de donner ce<br />

thème, ce fut Song-sîn, lettré sans emploi, qui l’excita à proposer<br />

à Chân-taï une phrase coupée pour qu’elle trouvât une période<br />

correspondante. Chân-taï l’ayant écrite sur-le-champ avec la<br />

rapidité de l’oiseau qui vole, tous <strong>les</strong> magistrats n’eurent plus<br />

rien à dire. Voilà pourquoi, Sire, nous sommes venus tous<br />

ensemble pour vous rendre compte de notre commission et faire<br />

l’aveu de notre faute.<br />

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