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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

auraient donc été p.453 composés en vain ; Yên-pé-hân et sa belle amie<br />

se seraient donc vus face à face sans que leur union fut décidée par le<br />

ciel ? »<br />

Dans ce moment, Yên-pé-hân était déjà étourdi par le vin, et se<br />

creusait la tête sans trouver aucun expédient. Après un moment de<br />

réflexion, il prit encore une tasse de vin ; mais il l’approcha de ses<br />

lèvres sans pouvoir y goûter, et soudain quelques larmes s’échappèrent<br />

de ses yeux.<br />

Le cabaretier, s’en étant aperçu de loin, se dit en riant secrètement :<br />

« Il y a un instant, ce jeune monsieur riait tout seul à gorge déployée ;<br />

comment se fait-il qu’il pleure maintenant ? Ne serait-ce pas un<br />

cerveau fêlé ? » Là-dessus, il s’approcha de lui.<br />

— Monsieur, dit-il, le vin de mon humble maison est-il de votre<br />

goût ?<br />

— Il est assez bon, répondit Yên-pé-hân, cependant ce n’est pas<br />

de la première qualité.<br />

— Si ce n’est pas de la première qualité, comment se fait-il que<br />

vous l’ayez entièrement bu avec vos larmes ?<br />

— Si je pleure, répondit Yên-pé-hân, c’est que j’ai une affaire de<br />

cœur ; cela n’a rien de commun avec votre vin. Veuillez m’en<br />

faire chauffer d’autre ; je désire boire encore.<br />

Le cabaretier obéit en souriant, et alla lui chercher du vin.<br />

Yên-pé-hân but quelques tasses de plus et se livra de nouveau à ses<br />

réflexions. « Quand cette jeune fille serait parente de l’empereur, dit-il<br />

en lui-même, si elle pense tendrement à moi et a résolu de m’épouser,<br />

il est impossible que son père et sa mère s’y refusent. S’ils me p.454<br />

dédaignaient parce que je suis un pauvre lettré, l’an prochain<br />

j’obtiendrai au concours le titre de Hoeï-youên 447 ou celui de Tchoang-<br />

youên 448 , et je leur ferai voir mon diplôme. A cette époque, je ne serai<br />

plus un pauvre lettré. Pourraient-ils alors repousser ma demande ? »<br />

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