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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

originaire de Lo-yang, dans la province de Ho-nân. Il avait perdu son<br />

père et sa mère dès sa plus tendre enfance. Sa figure ressemblait au<br />

plus beau jade, et son corps pouvait être comparé à l’or le plus pur. Il<br />

avait alors seize ans. Comme le ciel l’avait doué d’une rare intelligence,<br />

dès qu’un texte lui avait passé sous <strong>les</strong> yeux, il ne l’oubliait plus ; il<br />

composait du wén-tchang (de la prose élégante) sans avoir besoin de<br />

réfléchir. A l’âge de treize ans, il avait concouru pour être bachelier et<br />

avait obtenu le premier rang. A chaque examen, s’il n’était pas le<br />

premier, il était le second, et ne passait jamais la troisième place. Cette<br />

année-là, il arriva un président du concours qui n’aimait que l’argent. Il<br />

mit en tête de la liste le fils d’un grand magistrat retiré, et accorda la<br />

seconde place et <strong>les</strong> neuf suivantes à des <strong>jeunes</strong> gens de famil<strong>les</strong><br />

opulentes dont l’esprit était p.222 complètement bouché. Puis il relégua<br />

P’ing-jou-heng à la onzième place. P’ing-jou-heng en fut indigné et,<br />

dans la salle même du concours, il apostropha le président. Celui-ci<br />

entra dans une grande colère et voulut le faire châtier sur-le-champ.<br />

Mais P’ing-jou-heng ôta vivement sa tunique et son bonnet, et <strong>les</strong> remit<br />

au président.<br />

— Si je voulais, lui dit-il, être un bachelier de Lo-yang, je<br />

permettrais au président du concours de me châtier. C’est le sort<br />

de ces pauvres bacheliers qui ne savent ni parler clairement, ni<br />

raisonner suivant la justice ; mais moi, P’ing-jou-heng, je ne suis<br />

point d’humeur à jouer un tel rôle. Monsieur le président, vous<br />

n’avez plus d’autorité sur moi.<br />

— Je vous ai donné le onzième rang dans la première série,<br />

reprit le président ; ce n’est pas une place infime.<br />

— Si <strong>les</strong> dix qu’on a mis avant moi, dit P’ing-jou-heng, m’étaient<br />

réellement supérieurs en wén-tchang (en prose élégante),<br />

j’accepterais, sans me plaindre, le onzième rang, non seulement<br />

dans la première série, mais même dans la sixième. Mais comme<br />

il n’y en a pas un seul de ma force, quand on me mettrait au<br />

second rang, je n’y consentirais jamais.<br />

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