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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

et la lut <strong>deux</strong> fois de suite, puis il se leva et fit quelques pas dans la<br />

chambre, en tenant ses <strong>deux</strong> yeux braqués dehors. Les servantes, qui<br />

virent ce manège, ne purent s’empêcher d’en rire entre el<strong>les</strong>.<br />

Il y avait déjà longtemps que Tchang-în suait sang et eau, lorsqu’il<br />

vit descendre du haut du pavillon <strong>deux</strong> autres servantes qui vinrent le<br />

presser d’écrire.<br />

— Mademoiselle, dirent-el<strong>les</strong>, a envoyé tout à l’heure une pièce<br />

de vers à M. Tchang ; elle demande s’il a composé ou non une<br />

autre pièce sur <strong>les</strong> mêmes rimes.<br />

— Pourquoi pas ? répondit Tchang-în.<br />

— Si vous avez fini votre composition, lui dirent-el<strong>les</strong>. pourquoi<br />

continuez-vous d’écrire ?<br />

— Ce n’est qu’à force d’être limés, repartit Tchang-în, que <strong>les</strong><br />

vers arrivent à la perfection ; il n’est pas permis de <strong>les</strong> brocher.<br />

Ajoutez à cela que <strong>les</strong> poètes n’ont pas tous le même talent ni la<br />

même imagination. Li-thaï-pé, après avoir bu une cruche de vin,<br />

composait cent pièces de vers ; mais Thou-fou 561 n’avait qu’une<br />

médiocre facilité 562 . Comment pourrait-on <strong>les</strong> juger tous d’après<br />

le même principe ?<br />

Laissons maintenant Tchang-în dans son embarras, et p.548 revenons<br />

au petit domestique. Muni de la copie des vers, il sortit précipitamment<br />

pour chercher Song-sîn et le prier de composer à la place de son maître.<br />

Mais la maison était vaste et profonde, et comme il avait à faire<br />

beaucoup de détours, il lui fut impossible de trouver tout de suite une<br />

issue. Pendant qu’il furetait tantôt à l’est, tantôt à l’ouest, tout à coup<br />

Ling-kiang-sioué, qui avait appris que mademoiselle Chân était dans le<br />

pavillon du pied de jade pour mettre Tchang-în à l’épreuve, voulut<br />

sortir pour aller voir. Au moment où elle sortait de sa chambre, elle<br />

rencontra le petit domestique qui courait tout effaré, et le fit arrêter par<br />

<strong>les</strong> servantes.<br />

— Qui êtes-vous ? lui demanda-t-elle ; pourquoi pénétrer ainsi<br />

dans l’intérieur de la maison ?<br />

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