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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Or, Chân-taï et Ling-kiang-sioué, depuis que Tchao-tsong et Tsiên-<br />

hong 613 avaient composé en vers avec el<strong>les</strong>, p.600 et avaient échappé à<br />

toutes leurs recherches, avaient éprouvé une vive contrariété, et<br />

l’importunité fâcheuse de Tchang-în avait mis le comble à leur tristesse.<br />

Heureusement qu’el<strong>les</strong> se consolaient ensemble et abrégeaient ainsi la<br />

longueur des jours. Un temps considérable s’était déjà écoulé, lorsque<br />

tout à coup la gazette officielle publia un rapport que Tchang, membre<br />

du ministère de la magistrature, avait adressé à l’empereur contre<br />

Chân-taï. Il disait que<br />

« parvenue à l’âge de s’établir, elle refusait de choisir un époux<br />

et ne voulait point se marier, afin de se livrer sans fre in à ses<br />

passions ; qu’elle avait attiré <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> étudiants nommés<br />

Tchao-tsong et Tsiên-hong, et que sous prétexte de concourir<br />

ensemble pour <strong>les</strong> vers et la prose, elle <strong>les</strong> avait introduits<br />

furtivement dans un jardin fleuri, et avait composé avec eux des<br />

stances licencieuses ; qu’on avait saisi quatorze de ces pièces<br />

immora<strong>les</strong> qui pourraient servir de preuves. De cette manière,<br />

ajoutait-il, elle a déshonoré le nom de fille de talent que Votre<br />

Majesté lui a conféré, et elle a gravement outragé <strong>les</strong> lois de la<br />

morale. Je supplie notre auguste souverain d’ordonner une<br />

enquête sévère et de châtier son crime.<br />

A la vue de ce rapport, Chân-taï fut remplie d’indignation.<br />

— Tout cela, s’écria-t-elle, est l’œuvre de Tchang-în, qui a voulu<br />

se venger par là de l’affront qu’il a reçu avant-hier.<br />

A son tour, elle présenta un rapport à l’empereur pour justifier sa<br />

conduite :<br />

« Tchang-în, dit-elle, étant venu demander ma main et n’ayant<br />

pu composer des vers lorsque je l’examinais sur la poésie, eut<br />

l’audace de monter au pavillon du pied de jade et de p.601<br />

chercher à me séduire. Par suite de cet échec, on lui fit affront en<br />

lui noircissant la figure. Voilà pourquoi il calomnie ma conduite.<br />

Depuis que vous avez daigné me conférer un pied de jade pour<br />

mesurer le talent, en tout temps, il s’est présenté des hommes<br />

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