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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

Leur projet étant bien arrêté, ils se procurèrent <strong>deux</strong> lettres<br />

d’hommes puissants, et <strong>les</strong> envoyèrent d’avance. Aussitôt après,<br />

Tchang-în écrivit lui même des cartes de visite et prépara de riches<br />

présents ; puis il s’habilla avec luxe, et montant en chaise à porteurs, il<br />

alla faire sa visite ; mais, avant d’entrer, il cacha secrètement Song-sîn<br />

p.540<br />

dans une maison voisine. Chân-hiên-jîn ayant regardé <strong>les</strong> lettres<br />

de recommandation, vit qu’on y louait pompeusement Tchang-în, qui,<br />

étant jeune, doué d’un beau talent, et d’une famille qui pouvait aller de<br />

pair avec la sienne, venait demander la main de sa fille. Il remarqua<br />

encore que <strong>les</strong> lettres et <strong>les</strong> cartes émanaient des hommes <strong>les</strong> plus<br />

illustres et <strong>les</strong> plus puissants de l’époque. Comme c’était d’ailleurs le fils<br />

du président du ministère de la magistrature, et qu’il avait apporté une<br />

multitude de riches présents, Chân-hiên-jîn aurait eu mauvaise grâce à<br />

lui montrer peu d’égards. Il ordonna, en conséquence, à un domestique<br />

de le prier d’entrer et de se présenter devant lui.<br />

Tchang-în, fier du crédit de sa famille, entra la tête levée dans le<br />

salon et salua le maître à la manière des <strong>jeunes</strong> gens. Les civilités<br />

achevées, il prit un siège à gauche, au haut bout de la pièce, et Chân-<br />

hiên-jîn vint lui tenir compagnie un peu plus bas. Il lui offrit d’abord le<br />

thé et l’interrogea ensuite.<br />

— Monsieur, lui dit-il, il y avait longtemps que je contemplais de<br />

loin votre brillante <strong>jeunes</strong>se et votre talent supérieur, et je<br />

brûlais de vous voir un seul instant. Comment avez-vous tant<br />

tardé à m’honorer de votre visite ?<br />

— Dès que je fus arrivé à la capitale, répondit Tchang-în, mon<br />

père voulut que j’allasse de suite présenter mes hommages à<br />

Votre Excellence ; mais par suite des fatigues du voyage, je<br />

tombai malade, et ma guérison se fit attendre. Voilà pourquoi j’ai<br />

différé de vous rendre visite. J’ai commis une faute<br />

impardonnable.<br />

— J’ignorais que vous eussiez été malade, lui dit p.541 Chân-hiên-<br />

jîn ; je suis impatient de recevoir vos leçons 554 . En voici la raison.<br />

431

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