les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

Les deux jeunes filles lettrées
— Tchao est le nom de famille de votre disciple, répondit Yên-pé-
hân ;
— Le mien est Tsiên, ajouta P’ing-jou-heng. Nous vous
demanderons à notre tour, vénérable maître, quel est votre
honorable nom ?
— Cet humble religieux, dit le bonze, s’appelle Pou-hoeï
(Bienfaisance universelle). Ce lieu-ci est éloigné de la ville de
plus de dix li (deux lieues). Pour être venus tout droit jusqu’ici
chercher les beautés du printemps, il faut, messieurs, que vous
soyez animés d’une belle ardeur.
— Vénérable maître, dit Yên-pé-hân, je vous parlerai sans
détours : quoique nous soyons venus tous deux pour chercher
les beautés du printemps, nous désirons en outre demander des
nouvelles de quelqu’un ; voilà pourquoi nous avons fait cette
longue excursion.
— p.474 Messieurs, dit Pou-hoeï, quelle est la personne dont vous
voulez vous informer ?
— Nous avons appris, répondit Yên-pé-hân, que Son Excellence
Chân-hiên-jîn avait résigné ses fonctions pour cause de santé, et
qu’il était venu se retirer ici. Nous ignorons si le fait est exact.
— Je me figurais, répliqua Pou-hoeï, que vous vouliez vous
informer de quelque personne vivant dans la solitude. Mais s’il
s’agit de Son Excellence Chân, le premier ministre de l’empereur
actuel, qui est-ce qui ne le connaît pas ? Qu’est-il besoin de le
demander ? Il demeure dans cette grande maison de campagne
que vous voyez là-bas au midi. Son Excellence Chân aime
beaucoup le calme de notre humble couvent, et il vient
continuellement s’y reposer ; quelquefois, dans un seul mois, il y
passe jusqu’à dix jours entiers.
— Est-il venu ces jours derniers ? demanda P’ing-jou-heng.
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