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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

qu’elle a un talent distingué ; comment sauriez-vous que ce n’est<br />

qu’une de ces <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> du gynécée qui ont appris seulement<br />

à barbouiller quelques caractères ! Les p.482 individus qu’elle a<br />

l’habitude de vilipender, ne sont point de ces génies qui planent<br />

au-dessus de leur siècle. Si elle rencontrait des hommes d’un<br />

véritable talent, elle <strong>les</strong> prierait naturellement de prendre en pitié<br />

la faib<strong>les</strong>se de son sexe 463 . Aujourd’hui, vénérable maître, nous<br />

ne pouvons vous en dire davantage ; attendez que nous ayons<br />

composé demain avec elle, vous saurez alors à quoi vous en tenir.<br />

Pou-hoeï rit secrètement de leur folle audace, mais il ne jugea pas à<br />

propos de leur dire son sentiment.<br />

— Messieurs, répliqua-t-il d’un ton embarrassé, puisque vous<br />

êtes doués d’un si rare talent, vous êtes dignes tous <strong>deux</strong><br />

d’affection et de respect.<br />

A ces mots, il alla préparer encore du thé exquis et le leur offrit.<br />

Tout en buvant le thé, Yên-pé-hân aperçut sur la table où étaient <strong>les</strong><br />

livres sacrés, un pinceau et de l’encre. Il saisit le pinceau, et écrivit une<br />

pièce de vers sur un mur voisin 464 .<br />

— Mademoiselle Chân ! mademoiselle Chân ! dit-il, j’ignore<br />

quand votre maladie sera passée. Je vous laisse ces vers comme<br />

un gage pour l’avenir.<br />

P’ing-jou-heng attendit que son ami eût fini, puis, prenant le<br />

pinceau, il continua sa pensée et écrivit au-dessous une pièce de vers.<br />

p.483<br />

— Mademoiselle Chân ! mademoiselle Chân ! dit-il, quand vous<br />

aurez vu ces <strong>deux</strong> stances, je crains qu’après la guérison de<br />

votre première maladie, vous n’en sentiez naître une nouvelle.<br />

Les <strong>deux</strong> amis, ayant déposé leur pinceau, se regardèrent en<br />

riant aux éclats. Soudain, ils prirent congé de Pou-hoeï et lui dirent en<br />

sortant :<br />

— Nous vous avons beaucoup importuné ; dans trois ou quatre<br />

jours, nous reviendrons vous rendre visite.<br />

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