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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

— Comment ne l’aurais-je pas vue ? répondit Song-sîn, comment<br />

n’aurait-elle pas été douée d’un véritable talent ? Quelqu’un l’ayant<br />

soupçonnée de n’avoir qu’un talent d’emprunt, présenta un placet à<br />

l’empereur pour l’accuser. Le fils du ciel ordonna à Tchéou-kong-meng,<br />

gardien des joyaux de la couronne et sous-intendant ses p.371<br />

cérémonies, à Hia-tchi-tchong, membre de l’Académie, à Pou-khi-thong,<br />

greffier du tribunal des rites, à Mou-li, introducteur des hôtes de haut<br />

rang, et à Yên-koueï, secrétaire du palais, de composer tous cinq avec<br />

mademoiselle Chân. Dans cette circonstance, tout le monde tremblait<br />

pour elle. « Comment une jeune fille, disait-on, pourrait-elle tenir tête,<br />

dans un concours, à cinq magistrats illustres ? Ils ignoraient qu’une<br />

personne douée d’un véritable talent le tient réellement du ciel, et que<br />

peu importe l’âge ou le sexe. Cette demoiselle Chân n’eut pas plus tôt<br />

vu <strong>les</strong> sujets, que, laissant courir son pinceau, elle acheva sa tâche en<br />

un clin d’œil. Les cinq magistrats, qui avaient obtenu le grade de<br />

docteur, restèrent muets d’étonnement et ne purent proférer un mot, ni<br />

écrire une seule ligne.<br />

A ce récit, Yên-pé-hân et P’ing-jou-heng furent dans le ravissement,<br />

et leur cœur en éprouva soudain une vive émotion.<br />

— Nous ne pouvons croire, dirent-ils avec un visage épanoui,<br />

qu’il y ait au monde une fille douée d’un tel talent. Dites-nous, je<br />

vous prie, ajouta l’un d’eux, combien de pièces de vers elle<br />

composa dans ce concours.<br />

— Les vers, dit Song-sîn, n’avaient pas par eux-mêmes une bien<br />

grande valeur, mais, grâce à son talent, elle a composé sur <strong>les</strong><br />

nuages de cinq couleurs une pièce de vers libres de six à sept<br />

cents mots 392 . Sans avoir fait de brouillon, elle abaissa son<br />

pinceau et l’acheva sur-le-champ. Cette pièce renfermait de<br />

sages avis et célébrait p.372 <strong>les</strong> louanges de l’empereur. Elle était<br />

pleine de charme et vous faisait mourir d’amour 393 .<br />

— Vous rappelez-vous cette pièce de vers ? demanda P’ing-jou-<br />

heng.<br />

299

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