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les deux jeunes filles lettrées - Chine ancienne

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Les <strong>deux</strong> <strong>jeunes</strong> fil<strong>les</strong> <strong>lettrées</strong><br />

m’honorer de sa visite. Je consultai à plusieurs reprises avec M.<br />

Chi-kiao, qui me dit que vous fuyez un homme riche comme un<br />

ennemi, et que vous chérissez le talent comme votre propre vie.<br />

Alors, dans mon embarras extrême, j’ai fait préparer ici une<br />

petite collation, et comptant, à l’aide de mes méchants vers,<br />

mettre Votre Seigneurie en verve, j’ai chargé M. Ki de remplir le<br />

rôle du pêcheur qui amorce le poisson. J’étais loin de prévoir que<br />

vous me montreriez une extrême bienveillance 347 , et que vous<br />

ne dédaigneriez pas de faire amitié avec une personne d’une<br />

condition infime. Lorsque, tout à l’heure, M. Chi-kiao a fait<br />

semblant d’être ivre, lorsque moi-même je vous ai traité d’une<br />

façon brusque et hautaine, tout cela n’était qu’une pure comédie<br />

qu’on jouait devant vous. Je me suis servi d’une tasse de vin<br />

pour vous faire connaître mes vrais sentiments. Si l’hôte illustre<br />

que j’attendais n’est pas M. Tseu-tchi, qui peut-il être ?<br />

En entendant ces mots, P’ing-jou-heng fut comme un homme qui<br />

sort d’un songe.<br />

— Ces nob<strong>les</strong> sentiments d’affection pour le talent, s’écria-t-il,<br />

quand on <strong>les</strong> chercherait dans toute l’antiquité, on aurait de la<br />

peine à en p.329 trouver un seul exemple. J’étais loin de penser<br />

que par ses hautes marques d’estime pour moi, M. le comté de<br />

Tsé effacerait <strong>les</strong> hommes de l’antiquité.<br />

Ensuite, regardant Youên-în :<br />

— Non seulement, dit-il, <strong>les</strong> sentiments élevés du comte de Tsé<br />

sont au-dessus de la portée humaine, mais on peut en dire<br />

autant des sentiments élevés qu’a déployés Votre Seigneurie<br />

dans l’intérêt d’un ami.<br />

— Où voyez-vous ces sentiments élevés et surhumains ? reprit<br />

Youên-în. Nous avons suivi l’axiome vulgaire : Il vaut mieux<br />

provoquer la colère du général ennemi que de l’inviter au combat.<br />

P’ing-jou-heng s’adressa alors à Ki-tch’ing :<br />

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